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Critique de deidamie


« Bonjour les Babélionautes ! Aujourd'hui, partons au début de l'ère industrielle avec Nord et Sud, d'Elizabeth Gaskell.

Or donc Margaret Hale, jeune fille accomplie, retourne chez ses parents à Helstone. Elle y coule des jours paisibles. Hélas, son père abandonne sa charge de pasteur : la famille est contrainte de déménager à Milton, une ville industrielle. Margaret va découvrir l'âpreté des conflits sociaux en faisant la connaissance de Mr Higgins, un ouvrier déterminé, et de Mr Thornton, patron d'usine. Ce dernier n'est pas insensible au charme de la jeune femme…

-Laisse-moi deviner ! Ils vont commencer par ne pas s'entendre avant de comprendre qu'ils s'aiment, c'est ça ? Oooooh, comme c'est surprenant !

-Oui, bon, en effet, l'intrigue ne réserve guère de surprise. Ce n'est pas grave ! Les portraits psychologiques restent intéressants et bien brossés.

Margaret représente un modèle de vertu et de courage que ses parents ne reconnaissent pas à sa juste valeur. J'aime beaucoup aussi comment le langage trompe sans cesse ses interlocuteurs : elle essaie de se montrer digne, fière et réservée, mais elle passe pour orgueilleuse.

Cependant, le roman ne se focalise pas que sur elle : de longues pages sont consacrées aux personnages secondaires, à leur passé qui les a façonnés tels qu'ils sont au moment de l'intrigue. Ce travail est très intéressant, il donne du corps aux protagonistes, de la crédibilité : j'en suis ravie.

-Mouais. Hé bien moi, je suis pas aussi enthousiaste que toi, Déidamie ! Tout le roman baigne dans une atmosphère religieuse qui me déplaît au plus haut point. Qu'ai-je à faire des lectures rassérénantes de la Bible, du réconfort qu'on y trouve ? Toute cette morale sur ce qu'il faut faire pour agir en bon chrétien… tu crois que ça m'amuse de lire autant de blasphèmes ?

-Hein ? Blasphèmes ?

-Oui, blasphèmes, Déidamie ! Je te rappelle qu'on est pastafaristes* et qu'il n'y a de Monstre que le Monstre en spaghettis volants ! Tu crois que j'ai déjà pas assez à faire avec les idolâtres de la licorne rose invisible ?

-Oui, bon…

-J'ai horreur qu'on me fasse la leçon ! Et puis Margaret, elle est gentille et courageuse, mais elle aussi, elle donne des cours à Thornton sur comment s'occuper de ses ouvriers et son discours est d'une niaiserie consternante !

Je ne comprends pas non plus pourquoi son père abandonne sa charge, ce n'est pas du tout expliqué clairement, comme s'il fallait montrer cette défection pour honteuse et ne surtout pas la développer. Pas de bol, je voulais savoir, moi !

-Je te l'accorde !

-Ah bon ?

-Mais oui, c'est vrai.

-Ha-HA ! J'ai raison et tu as tort !

-C'est plus compliqué que ça… mais si ça t'amuse… Quoi qu'il en soit, ce que je trouve toujours d'actualité, c'est la peinture du conflit patrons/ouvriers.

-Hélas, elle est gâchée par les réflexions « Vous vous aidez mutuellement alors soyez gentils les uns avec les autres ». Bref, du gnan-gnan !

-D'accord ! Mais il n'en reste pas moins que le roman est rempli de beauté et de relations complexes entre les personnages principaux !

-Mouaif… il n'atteint quand même pas la perfection d'un Orgueil et Préjugés.

-Je ne trouve pas cette comparaison judicieuse : Orgueil et Préjugés ne prétend pas dépeindre un conflit social, uniquement la condition des femmes d'un certain milieu, alors que Nord et Sud, lui, adopte un angle beaucoup plus politique, plus violent. Si ton patron te vire, tu meurs de faim. Et si tu travailles, tu meurs de labeur.

-Mmmff. Et puis, c'est long. C'est long, c'est long, mais que c'est long ! Quand le dénouement est arrivé, je n'y croyais plus. Je pensais qu'on en aurait encore pour deux ans de lecture. Je ne suis pas contente non plus des notes ! J'ai l'impression qu'elles sont fort mal attribuées.

-Ah tu as trouvé ça bizarre, toi aussi ? C'est vrai que j'ai souvent eu l'impression que les textes de note ne correspondaient pas au texte courant. Attends, je vais trouver un exemple…

-NON !

-Quoi, non ?

-Non ! S'il te plaît Déidamie, laisse béton ! passons à un autre bouquin, lisons autre chose ! J'en peux plus, du nord et du sud ! Un mois qu'on est dessus ! Bouhouhouhou ! T_T

-D'accord, d'accord, calme-toi ! Prends un mouchoir et mets ta passoire. Je fais une petite conclusion, on dit au revoir à notre façon et on passe à autre chose, d'accord ?

-Snif… d'accord.

-Malgré de nombreuses réserves, je suis ravie d'avoir lu Nord et Sud. Ce roman offre un éclairage intéressant de nos conflits actuels malgré son ancrage dans un siècle fini depuis longtemps. Hélas, je crains qu'il ne fasse preuve de naïveté sur la résolution desdits conflits. Je déplore également les longs discours sur la foi, la piété : je ne partage pas les mêmes croyances et ces passages m'ennuyèrent fort.

Toutefois Nord et Sud n'en reste pas moins un grand roman.

C'est la fin de cette critique, merci de nous avoir lues…

(toutes les deux ensemble) : … Et que la Pâte soit avec vous ! »

*Pastafarisme : religion-canular selon laquelle le monde a été créé par le Monstre en spaghettis volants en un seul jour (il est donc incontestablement supérieur aux autres divinités créatrices). Ce n'est pas qui l'ai inventée, allez donc voir sur Internet.
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