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Critique de Fifibrinda


Plus qu'une messagère, Naya est une magicienne ! A l'école du vieux Yacouba, sculpteur des vies de la tribu, elle apprend l'art de créer des figurines en terre, représentations de tous les villageois, avec leurs forces et leurs faiblesses, leurs joies et leurs peines, en paix ou abattus par la guerre. Et la nuit, elle souffle à l'oreille des dormeurs des paroles de rêves et de révolte, d'évasion et de résistance. Cette belle jeune femme est forte, rapide et rusée. En courant à vitesse de guépard, elle fait le lien entre le vieux Yacouba, retiré en haut de sa montagne, guetteur et observateur, et le village assoupi dans une paix bien fragile. En sculptant, elle fait le lien entre le réel et l'imaginaire, le symbolique et le concret. En murmurant à l'oreille des dormeurs, elle fait le lien entre l'onirique et le quotidien … Ce faisant, elle est celle qui transcende le quotidien et sauve le village par la force de l'intelligence et de la ruse, toute jeune fille à la tête des villageois face aux guerriers esclavagistes.
Mais si nous sommes clairement en Afrique (tous les indices visuels vont dans ce sens), nous ne sommes dans aucun pays, aucune époque. Nous sommes dans un conte, une allégorie, et le personnage de Naya est apparenté à bien des héroïnes, bien des résistantes. Et l'illustration entretient la même dualité : les personnages et animaux figurent bien l'Afrique, mais les couleurs très pop, la quasi absence de décors (hormis animaux et végétaux) et le fait de ne pas recourir à des traditions graphiques et esthétiques africaines placent le récit dans une dimension universelle et donnent au personnage de Naya des allures d'héroïne très moderne.
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