AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Biblioroz


Dans l'appartement d'Adrien, Jeanne pense à ce que lui dira le réceptionniste lorsqu'elle lui demandera une chambre avec vue sur la mer. Elle guette les pas d'Adrien mais s'imagine déjà loin, dans la chambre de l'hôtel, seule. Ne rien attendre. Cet hôtel, elle le laisse prendre forme dans ses pensées, lui donnant une vague impression de refuge. Oui, elle a besoin de s'y réfugier.

Puis elle est en face d'un réceptionniste, plusieurs fois, à chaque chapitre, et demande une chambre. Quatre murs, une fenêtre qui ferme mal mais d'où la vue n'est jamais la même. La météo aussi diffère : chaleur caniculaire, pluie, neige. Les personnes présentes ont quelques similarités. Jeanne désire laisser courir le temps, sans rien vouloir, sans rien désirer mais en ressentant encore la présence d'Adrien. Peu importante ce qu'elle fuit. Ses échappées lui semblent juste nécessaires pour faire le vide.

À chaque fois, ce sont des impressions puissantes que l'auteure véhicule à travers Jeanne. Des impressions marquantes de solitude, d'être de passage, une sensation de fatigue, d'un besoin pressant de dormir. Je suis restée suspendue aux émotions de Jeanne, attentive au moindre signe donné par l'auteure, au moindre mot qu'elle semble nous souffler avec un style aérien, presque hypnotique. Différents aspects de solitude se dessinent, chez Jeanne mais aussi dans les personnes rencontrées dans cet hôtel, dans ces hôtels où finalement tout se confond.

C'est un tout petit livre, juste sept chapitres sans réel enchaînement mais avec quelques points communs donnés ou sous-entendus. On a besoin d'y revenir sur cette lecture pour approfondir et goûter tout le travail de l'auteure car la construction est subtile, intrigante.

Une chambre d'hôtel pour un besoin de vide face à la vie, face à l'amour. Une très belle plume qui correspond intimement au sujet. Une découverte étrange, éthérée, juste en sensations, en perceptions mais qui interroge étonnamment sur la solitude des uns et des autres.
Commenter  J’apprécie          304



Ont apprécié cette critique (28)voir plus




{* *}