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Critique de ATOS


Souligner la beauté singulière des oeuvres de Gauguin serait tenter d'éclairer le soleil avec une allumette.
Alors essayons de comprendre la révolution de ce soleil.
Peintures, sculptures céramiques en sont les rayons.
Pour comprendre la force de ces rayons, leur puissance il faut lire les écrits de Gauguin.
Il faut respirer leur musique.
Il faut humer Noa Noa.
Noa Noa vous apportera un peu du parfum de ce pays là.
Tahiti, les Marquises.
Pour Gauguin il s'agissait d'une quête et non d'une fuite comme certains l'ont prétendu.
On ne fuit pas une prison on s'en évade.
Ce que Gauguin a fait. Il a pris la mer pour se détacher d'une société dont il savait le jugement létal .
Il n'a jamais renié la culture des mondes, de son monde, au contraire il avait tout emporté. Ce qu'il ne supportait plus c'était le discours, le regard que ce monde « civilisé » portait sur l'Art.

Las de s'expliquer, las de se justifier, las de survivre, Gauguin a pris le large et il a rencontré l'enfance du monde.
«  Je m'endormis à cette musique...Je pouvais dans mon sommeil m'imaginer l'espace au dessus de ma tête, la voute céleste, aucune prison où l'on étouffe. Ma case c'était l'espace, la liberté. »

J'étais là seul ; de part et d'autre nous nous observions. »

Gauguin a du apprendre Tahiti «  Pour eux aussi j'étais le sauvage. Avec raison peut être. ».
Avec amour, avec élan, avec désir et cette faim irrépressible et viscérale qui torturait son âme , il a vu, et surtout entendu ce pays.
Cette terre, ces hommes, cette Tahitienne qui portait la mémoire et l'avenir du monde.

Impressionné, frappé, ébloui.
«  Pourquoi hésitais-je à faire couler sur ma toile tout cet or et toute cette réjouissance de soleil ? Probablement de vieilles habitudes d'Europe, toute cette timidité d'expression de nos races abâtardies.».

Dévêtu, dépouillé, nu, Gauguin dépucela sa peinture.
« Tous ses traits avaient une harmonie raphaélique dans la rencontre des courbes, la bouche modelée par un sculpteur parlant toutes les langues du langage et du baiser, de la joie et de la souffrance, cette mélancolie de l'amertume mêlée au plaisir, de la passivité résidant dans la domination. Tout une peur de l'inconnu ».

Gauguin a joui des couleurs, des parfums, des chairs, des musiques, des lignes de Tahiti.
«  Ce fut un portrait ressemblant à ce que mes yeux voilés par mon coeur ont aperçu ».
«  Je deviens insousciant, tranquille, aimant ».

Gauguin devint amoureux. «  L'amour en moi prenait éclosion ».
En Gauguin, un monde fleurissait. «  C'était tout, c'était beaucoup ». «  Tout est beau, tout est bien ».

Noa Noa c'est le parfum d'une rencontre dans une nuit tropicale.

Astrid Shriqui Garain
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