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Critique de LN


LN
23 octobre 2017
Marie américaine mariée avec un français vole au-dessus de ce qui a été, légère comme un oiseau, elle observe le château qui tombe en ruines, la chapelle qu'elle a faite construire et, par-delà la mort, elle revient sur ce passé qui l'a forgée.

Mariée jeune à un ami de son père, elle a surtout été choisie pour son rang et sa fortune, son mari Max ancré dans le souvenir d'une jeune épouse morte prématurément. Max a tendance à se couper de sa famille, se réfugiant alors dans la nouvelle salle de bains, installée par Marie.

Au-delà des dissensions et des incompréhensions, seuls les lieux restent immuables, juste altérés par le temps qui passe, quand les âmes des défunts, elles, flottent, désoeuvrées au-dessus des propriétés abandonnées. Ces propriétés ancrées sur le seuil savoyard ne signifient plus rien pour les nouvelles générations et leur perte résonne aussi comme la perte de tout un monde. Mais l'héritage immatériel signifie au-delà des murs : " "Nous transportons avec nous, où que nous soyons, des traces visibles de toute cette accumulation, dispersée certes, parfois vendue, perdue ou volée, mais tout de même, il nous reste un héritage, anachronique, inutile, en partie immatériel, pesant et rassurant." p. 78

Restent des lieux, des atmosphères, des pierres fidèles aux siècles :

"Les bassins sont toujours là, j'imagine que l'eau y coule, la précieuse eau des fontaines, et que les nymphes viennent s'y baigner sous le regard distant et amusé des ancêtres, qui ne sentent plus aucun poids sur leurs épaules : tout s'est évaporé sauf la permanence ancienne et chaque jour rafraîchie des buis, des houx, des hêtres et du lierre." p. 125

Ce que j'ai moins aimé : Ce roman est assez déstabilisant concernant la narration : il n'est pas toujours simple de deviner qui parle, un à un les aïeux prennent la parole, venus de l'au-delà mais leurs paroles flottent presque immatériellement, tellement fantômatiques que l'on ne parvient plus à deviner qui ils sont.

Bilan : Par sa poésie et la richesse de son style, Marie Gaulis rend hommage aux vestiges d'un monde ancien qui s'efface peu à peu dans les arcades du temps.
Lien : http://www.lecturissime.com/..
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