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Critique de Analire


La couverture du livre, mystérieuse et inquiétante avec son visage sans expression, ne laissait pas prévoir le déroulement des événements. Seule la petite encarte "derrière les apparences se dissimule parfois la plus noire des âmes" ainsi que la référence au genre littéraire du livre promettait une plongée spectaculaire dans le tréfonds noir et lugubre de l'univers dramatique de Pierre Gaulon.

Le cadre spatiotemporel mène directement le lecteur dans le contexte oppressant, froid et glacial où se déroule l'histoire. Une aire d'autoroute, un soir d'été lourd de pluie annoncée. Une aire désertée par les touristes, pour cause de tempête violente et d'arrêt de circulation. Au milieu de ce chaos monstre, un homme, père de famille aimé et aimant, Philippe, disparaît brutalement alors qu'il se rendait, accompagné de sa femme, Aline et de ses enfants, Chiara et Simon, sur leur lieu de vacances. Dans cet espace réduit, en ces nuits agitées, nul ne peut dire où est parti l'individu, ni pour quel motif. C'est en pleine inquiétude qu'Aline va trouver l'aide de Franck, ancien policier, qui va accepter avec avidité d'aider la pauvre femme à débusquer le pot aux roses.

Le suspense est intense, maintenu envers et contre tout, irradiant de chaque mouvement, chaque événement et chaque personnage présent dans Noir Ego. Comme le prévoyait la couverture, les apparences sont trompeuses et révèlent effectivement des choses insensées, souvent contraire à l'être. Derrière le paraître de chacun, se cache une personne différente en tout point - Chiara, jeune fille banale, qui se révèle avide de magie, dotée de dons spécifiques ; Philippe, homme robuste et fort qui cache un coeur mielleux et une attraction forte pour la voûte céleste et ses secrets... Mais lorsque le drame nous frappe, quand le désespoir s'invite, il est difficile de prendre conscience des choses, trop empressé à accomplir le but fixé.

Concernant la trame centrale de l'histoire, Pierre Gaulon joue encore sur l'ambiguïté et la complexité des choses. Dans un même temps, les narrateurs se succèdent, l'espace temps change, les points de vue ou les histoires diffèrent. Il est parfois ardu de se repérer dans cet amalgame de chapitres. de plus, je n'ai pas su l'exact endroit où voulait nous emmener l'auteur, jusqu'aux dernières pages. Entre Bill, autiste intriguant, prônant l'intrigue des "triangles des Bermudes", Chiara et ses apparitions surnaturelles, Philippe et sa disparition inattendue, la forêt de drogués D Alexis, le serveur d'autoroute, les massacres d'animaux comme Vagabond, le chien de la famille, ou Pepita, le petit protégé de la femme Claudie. Tant de connivences qui semblent n'avoir rien en commun. C'est peut-être là le point d'orge de l'auteur : nous mener sur de fausses pistes, pour finalement nous étonner par son époustouflant final.

Un dénouement sans précédent, qui vaut parfaitement son titre de dénouement. Alors que la majeure partie du roman se trouvait dans le flou le plus total, cette fin met en lumière les éléments les plus étonnants. Pierre Gaulon crée un revirement inattendu et totalement décalé, qui peut choquer les lecteurs les moins avertis. En haleine dans les dernières pages, les actions se succèdent les unes aux autres bien que le temps semble gelé.

Néanmoins, certains passages, moins attirants que d'autres, m'ont semblaient longs et lents. Des chapitres sans grand intérêt, des histoires sans rapport à l'intrigue initiale, des longueurs dans la mise en place de l'intrigue. Les personnages, peu attachants, sont ordinaires, et se comportent par instants de manière totalement niaise.

L'atmosphère est respectée, l'intrigue est floutée, les questions s'enchaînent... pas de doute, les bases du thriller sont bien présentes. Peut-être trop de fouillis et de divergences dans le récit, mais une intrigue sympathique, noire à en faire trembler.
Lien : http://addictbooks.skyrock.c..
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