Gentianes, lys, séneçons, ancolies des Alpes, soldanelles, pulsatilles. Nos pieds frôlent les fleurs surgies de ce biotope de schiste et de calcaire. L'été prend ses quartiers.
Sa solitude était son cadre, son choix. Un coffre-fort cérébral où personne ne lui faisait l'affront de la sottise intellectuelle qu'il haïssait par-dessus tout.
Nez à nez avec les phalanges manquantes de Maurice Herzog, incapable de refermer ma bouche grande ouverte de stupeur, je restais de longues minutes à observer la photo de ses mains mutilées et de son visage brûlé par le soleil à son retour de l'Annapurna.
J'aime le vent froid, les pierriers qui grincent et la solitude des glaces.
La montagne est un territoire où je chasse mes démons.
Si les sommets ont des noms, c'est parce que leur âme flotte au-dessus des cimes.
J'ai la naïveté de penser que certains objets ont une âme et que leur mémoire voyage à nos côtés.
Les vraies plaies sont éternelles.
L'échec peut être héroïque et la victoire futile, c'est la manière et le contexte qui donnent du sens à l'effort.
En montagne, il faut avoir confiance en deux choses : son partenaire et son équipement.