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Critique de Tostaky0


Il y a un moment que j'aurais dû entreprendre ce voyage sur le Mississippi,  ce livre squattait ma PAL depuis de nombreux mois.
Alors, quoi de mieux que cette période de confinement pour s'évader ?
Pour cela, j'ai dû remonter jusqu'aux années 1920.
J'ai pris ma plus grande malle, j'y ai déposé quelques costumes, ma clarinette, sans oublier quelques partitions des plus beaux morceaux de jazz de l'époque et j'ai embarqué sur ce vieux bateau à aubes, "L'Ambassador".
Bon, j'avoue qu'en posant le pied sur son plancher, je me suis interrogé sur sa solidité, selon toute vraisemblance on venait de lui donner un coup de jeune, mais la peinture ne fait pas la solidité du bâtiment.
Voilà comment Tim Gautreaux m'a emmené sur les traces de ses disparus.
Il m'a fait rencontrer Sam Simoneaux ce responsable d'étage d'un grand magasin de la Nouvelle Orléans qui a vu sa vie basculer le jour ou une petite fille a été kidnappée sous ses yeux.
Orphelin à la suite du massacre de sa famille, il se voit chargé, par les parents de l'enfant, de la retrouver.
Des recherches qui vont l'amener à se questionner sur son propre passé.
Gautreaux vous mène en bateau donc, aux sons des orchestres de jazz, au rythme des danses et des bagarres, mais il vous invite aussi à prendre le train, vous aurez même le plaisir (ou pas) de faire un bout de chemin à dos de mulet ou de chevaux qui souvent ne sont pas les plus fiers représentant de la race.
J'ai adoré ce roman.
Ce personnage tout en ambiguïté, en questionnement, en incertitude, en fragilité. 
Tous les autres qu'ils croisent, ses proches, ceux qui l'aident ou ses ennemis.
Ce rafiot où une population parfois miséreuse, vient chercher quelques heures de bonheur en se défoulant sur le parquet ou en s'enivrant d'alcool frelaté.
Cette musique aux accords divers selon la couleur des musiciens, un orchestre en harmonie avec la clientèle  embarquée.
Un récit tout en douceur, un peu comme ce fleuve sur lequel on navigue, il y a parfois des remous, un courant plus fort ou contraire, mais on ne dévie pas de sa trajectoire,  on garde le cap, on tient bon la barre.
Sam a un objectif. Sam n'est pas un héros, il ne cherche même pas à l'être, au contraire, on peut même le trouver lâche.
Tim Gautreaux nous dresse le portrait d'une certaine Amérique, entre deux siècles, pas tout à fait sortie de la violence du 19ème et pas encore entrée dans le monde moderne.
Une région ou l'on tente de survivre à la misère en exploitant un lopin de terre aride. Où les hommes aux mains calleuses se battent, au sens propre comme au figuré, pour donner à leur famille de quoi se nourrir et l'espoir de jours meilleurs.
Les visages sont marqués par les épreuves de la vie, vieillit avant l'âge, les yeux sont souvent humides, les corps sont meurtris par les tâches ou les coups, mais pourtant, on y voit parfois quelques sourires...



 
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