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Critique de nineentreleslignes


La mer terrible de Jean Baptiste Gauvin
Atelier Henry Dougier

Dans sa petite chambre qu'il loue au centre du Hameau de Kervilahouen, Monet tourne en rond. La tempête fait rage depuis déjà deux jours, les pêcheurs sont restés au port, les bistrots de villages ne désemplissent pas.
Monet est sous le charme de l'île, de ses couleurs aussi sombres que chatoyantes, des sentiers secrets que le soleil éclaire et des landes désertes battues par le vent. Et le vent justement, il voudrait bien le peindre, le vent furieux des tempêtes, hurlant et cinglant. Il voudrait comprendre sous le trait du pinceau l'équilibre de ses spectaculaires aiguilles plantées là dans la mer terrible. le mystère de Port Coton, il en fera un tableau.
Les Ateliers Henri Dougier nous offre le regard éclairé de Jean baptiste Gauvin. Un super coup de projecteur sur Claude Monet, solitaire et taciturne. le peintre devait rester quelques jours sur l'île, il y restera deux mois. Happé par l'île sauvage, toute compagnie serait superflue, néanmoins il se lie d'amitié avec un autre peintre, jeune et encore novice, l'australien John Peter Russel, lui aussi attaché à l'île au point de s'y établir. Par son entremise, Monet va rencontrer Poly, un ancien pêcheur rustre d'apparence :
« le visage du vieux pêcheur, c'est bien un paysage d'ici. C'est Belle-Île-en-Mer tout entière. L'homme poli par l'océan, sa barbe d'algues, chapeau rouge crabe, son chapeau couvert de sel, son pull à la couleur de l'eau brun et vert. »
Poly devient le porteur de Monet, le matériel est lourd et volumineux, Poly est une force de la nature, il en fait son affaire. Et on assiste à une amitié naissante, Poly est un compagnon discret, fiable, d'humeur égale, il gagne la confiance du peintre, parfois ses confidences. Poly vit un émerveillement, cette proximité avec le maître de l'impressionnisme va changer sa vie. Il en la
Un jour Monet peint Poly... Et je crois que la genèse de ce tableau-là m'a davantage émue que celle qui a donné naissance au tableau des aiguilles. Monet à belle île résonne encore aujourd'hui...
J'ai savouré ce roman comme Proust ses madeleines.
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