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EAN : 9791031205861
Editions Ateliers Henry Dougier (25/01/2024)
4.36/5   7 notes
Résumé :
Récit mêlant fiction et histoire autour de la création d'un chef d'œuvre
L'auteur raconte l'histoire du tableau. Le narrateur est le peintre lui-même ou le modèle ou un(e) ami(e). Il peut être également l'auteur lui-même qui mène sa propre enquête sur les mystères et les secrets du tableau.
Ici, il ne s'agit pas de raconter Monet en Normandie, à Giverny ou Étretat, mais abordant une nouvelle terre d'inspiration.
De septembre à novembre 1886, Cla... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
La collection "Roman d'un chef-d'oeuvre" aux ateliers Henry Dougier est une collection que j'aime beaucoup. le principe est simple. C'est un récit qui mêle fiction et histoire autour d'une peinture, sculpture ou autre. L'auteur ou l'autrice raconte alors l'histoire de l'oeuvre, en la mêlant à la vie de l'artiste. le narrateur peut être lui-même, ou l'artiste ou la famille de celui-ci. Cela permet d'en apprendre plus sur l'artiste. J'ai ainsi pu lire sur des oeuvres de van Gogh Frida Kahlo, Klimt, Hopper, et ce fut à chaque fois très enrichissant.

Claude Monet est un peintre que j'aime beaucoup, il est l'un des fondateurs de l'impressionnisme. Ces toiles sont très réalistes et invitent au voyage. J'ai d'ailleurs une reproduction chez moi du "Déjeuner" peint en 1872, qui donne très envie de s'asseoir à cette table dehors et prendre le thé. Ses toiles sont très lumineuses. Il aimait beaucoup être à Giverny ou à Etretat, mais là, dans ce livre, l'auteur nous emmène dans un autre lieu. En effet Monet a voulu explorer d'autres endroits pour trouver son inspiration et est parti à Belle-Île-en-Mer de septembre à novembre 1886. Il ne connait pas du tout cette île, il va trouver où se loger, et va partir à l'exploration de cette terre. Il va très vite être impressionné par la force de l'océan, son tumulte quand il vient s'écraser sur les rochers. Les tempêtes sont nombreuses et Monet a du mal à faire tenir son chevalet pour peindre lorsqu'il est dehors. Les couleurs sont différentes de ce qu'il connait sur le continent, et il est subjugué par tout cela. Il va peindre pendant ce séjour plusieurs tableaux dont celui qui nous intéresse "La mer terrible". Il va aussi rencontrer les habitants de l'île, s'intéresser à leurs modes de vie. Il va être aidé par un personnage typique de l'île, un ancien pêcheur du nom d'Hippolyte, surnommé Poly. Il va emmener Monet dans des endroits que lui seul connait, où la vue est belle, où les couleurs sont magnifiées. Il va l'aider à porter ses affaires, à les tenir face au vent. Monet va s'attacher à ce bonhomme, et, un jour de tempête, il fera le portrait de Poly, qui en sera très fier. 

Je me suis beaucoup attachée à ce Poly, il est simple, comme les habitants de là-bas, et en même temps il a tout compris de la vie. Il voue tout de suite une belle admiration à Monet. C'est un personnage hors du commun pour ces habitants de l'île, Poly aime regarder Monet peindre, révéler les couleurs de ce qu'il regarde et est fasciné. Ce que l'on peut comprendre, à une époque où les gens ne quittaient pas ou très peu leurs lieux d'habitation, voir arriver un monsieur du continent, avec tout son bagage de toiles, chevalet et peintures, est quand même rare. Monet et Poly sont deux personnages très intéressants que l'auteur a très bien travaillés. 

J'ai beaucoup aimé suivre Monet, il explique sa technique de peinture, de couleurs. Lorsqu'il est pris d'une envie de peindre, il ne démord pas de son idée, bravant les vents forts et les tempêtes. Sa femme est restée à Giverny, sa solitude lui permet de peindre autant qu'il en a envie. D'autres personnages célèbres font des apparitions, comme des références ou des amis de Monet. J'ai aimé rencontrer l'homme derrière l'artiste, ses pensées, ses émotions. Je l'aimais déjà avant ce livre, ce sentiment est renforcé maintenant que j'ai fait plus sa connaissance.

Je découvre l'auteur et je suis ravie. Son style est très bon, il raconte ce que fait le peintre avec beaucoup de simplicité, tout est accessible. Il s'est posté dans le rôle du narrateur, de celui qui est présent avec Monet et raconte ce qu'il voit. Cette narration à la troisième personne du singulier permet de garder une petite distance avec les personnages et d'avoir une vie d'ensemble sur les faits, les lieux. Tout est précis, l'auteur a dû faire un gros travail de recherche en amont de son écriture. Il donne d'ailleurs les références de livres qu'il a utilisés, j'en ai noté quelques-uns, car j'aimerais beaucoup approfondir ma connaissance sur l'homme qu'était Monet. Là je l'ai suivi sur quelques mois, maintenant, j'aimerais le faire sur sa vie entière, sur son influence et sur son oeuvre. C'est très intéressant et très enrichissant. J'adore quand ma lecture a ce double pouvoir de me divertir tout en m'instruire. 

Et tout comme les autres livres de cette collection, celui-ci est très beau, quand vous l'ouvrez, le tableau "La mer terrible" est reproduit sur les premiers volets, et celui sur Poly est lui sur les derniers volets. Je me suis aussi amusée à aller voir sur le net des références de peintures citées dans le livre, ou l'évocation d'autres artistes que je ne connaissais pas, comme les peintres Eugène Boudin et Paul Durand-Ruel, ou l'écrivain Octave Mirbeau. Je trouve cela très bien, ça élargit l'horizon et permet de faire des découvertes. D'ailleurs, à la fin du livre, il y a une partie que j'aime beaucoup et qui revient dans chaque livre, cela s'intitule "Regards croisés". Ce sont des extraits de correspondances, d'articles de journaux ou autres écrits qu'on fait des personnalités connues, des historiens et critiques d'art sur le personnage du roman, ici sur Monet. Et vous retrouvez juste après des repères biographiques où toutes les dates importantes sur Monet sont indiquées et recroisées avec d'autres sur des événements ou personnages. C'est très très intéressant. Je le souligne pour que le lecteur aille plus loin que le récit de l'histoire, et lise les pages qui se trouvent ensuite qui sont tout aussi plaisantes, et surtout instructives.

J'ai passé un excellent moment avec ce livre que je vous recommande si vous avez envie de savoir ce qu'il se cache derrière le tableau "La mer terrible". La lecture se fait rapidement, ce n'est pas péjoratif, le livre est assez court, et l'histoire est tellement prenante que je n'avais pas envie de la quitter. L'écriture de Jean-Baptiste Gauvin est très belle, avec de la poésie dans les phrases et les mots, de belles descriptions qui n'alourdissent pas le texte. Ce livre est vraiment une réussite. Pareil, je vous recommande également la collection "Le roman d'un chef-d'oeuvre", qui vous fait découvrir des artistes, des oeuvres, sans être rébarbatif dans le propos ou incompréhensible. Pour ma part, je continuerai de lire ces livres afin de m'enrichir encore plus de connaissances et d'images.

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La mer terrible de Jean Baptiste Gauvin
Atelier Henry Dougier

Dans sa petite chambre qu'il loue au centre du Hameau de Kervilahouen, Monet tourne en rond. La tempête fait rage depuis déjà deux jours, les pêcheurs sont restés au port, les bistrots de villages ne désemplissent pas.
Monet est sous le charme de l'île, de ses couleurs aussi sombres que chatoyantes, des sentiers secrets que le soleil éclaire et des landes désertes battues par le vent. Et le vent justement, il voudrait bien le peindre, le vent furieux des tempêtes, hurlant et cinglant. Il voudrait comprendre sous le trait du pinceau l'équilibre de ses spectaculaires aiguilles plantées là dans la mer terrible. le mystère de Port Coton, il en fera un tableau.
Les Ateliers Henri Dougier nous offre le regard éclairé de Jean baptiste Gauvin. Un super coup de projecteur sur Claude Monet, solitaire et taciturne. le peintre devait rester quelques jours sur l'île, il y restera deux mois. Happé par l'île sauvage, toute compagnie serait superflue, néanmoins il se lie d'amitié avec un autre peintre, jeune et encore novice, l'australien John Peter Russel, lui aussi attaché à l'île au point de s'y établir. Par son entremise, Monet va rencontrer Poly, un ancien pêcheur rustre d'apparence :
« le visage du vieux pêcheur, c'est bien un paysage d'ici. C'est Belle-Île-en-Mer tout entière. L'homme poli par l'océan, sa barbe d'algues, chapeau rouge crabe, son chapeau couvert de sel, son pull à la couleur de l'eau brun et vert. »
Poly devient le porteur de Monet, le matériel est lourd et volumineux, Poly est une force de la nature, il en fait son affaire. Et on assiste à une amitié naissante, Poly est un compagnon discret, fiable, d'humeur égale, il gagne la confiance du peintre, parfois ses confidences. Poly vit un émerveillement, cette proximité avec le maître de l'impressionnisme va changer sa vie. Il en la
Un jour Monet peint Poly... Et je crois que la genèse de ce tableau-là m'a davantage émue que celle qui a donné naissance au tableau des aiguilles. Monet à belle île résonne encore aujourd'hui...
J'ai savouré ce roman comme Proust ses madeleines.
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L'intrigue de ce roman est plutôt lente et très contemplative, c'est justement ce qui m'a le plus séduite ici : les descriptions des paysages bretons, de la mer et de ses différentes phases, de la faune et de la flore de ces environs marins... Tout cela est très beau à lire, très réaliste (on a l'impression de respirer l'air iodé et de sentir le sel sur ses lèvres à la lecture) et surtout très relaxant. Ce roman est vraiment une invitation à profiter d'une pause, à ne penser à rien d'autre qu'à ces paysages marins, à leur côté sauvage et apaisant en même temps et à réfléchir aux côtés du peintre à la petitesse et la brièveté de l'homme face à la nature. Ajoutez à cela les très belles et poétiques descriptions employées par l'auteur pour planter son décor et nous faire imaginer ce que Monet a sous les yeux et l'effet dépaysant de ce roman est total.

La Mer terrible nous raconte également la jolie et touchante relation entre deux êtres que tout oppose : Monet, le peintre impressionniste célèbre et admiré, et Poly, le pêcheur breton un peu rustaud. C'est très émouvant de voir leur amitié naître et se développer peu à peu, voir Poly découvrir la peinture et un monde qui lui est complètement inconnu représenté par Monet mais aussi voir ce dernier apprécier et chercher la compagnie du pêcheur alors qu'il avait prévu au départ de vivre en ermite sur l'île. La fin (où Monet peint un portrait de Poly, que l'on peut voir dans les rabats intérieurs du livre) apporte une conclusion tendre et jolie à ce petit roman.
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J'ai beaucoup aimé "La mer terrible", un roman très bien écrit d'un jeune auteur, dont on sent qu'il s'est imprégné des lieux, en l'occurrence de Belle-Ile, et de la vie de Monet.
L'épisode dont il est question ici est le séjour de Monet à Belle-Ile en 1886. A l'époque, l'île ne bruisse pas encore du tourisme dont elle fait l'objet aujourd'hui, mais déjà elle fascine quelques artistes qui ont perçu sa beauté sauvage et changeante. Monet ne connaît pas la Bretagne, c'est donc presque par hasard, à reculons, qu'il vient séjourner à Belle-Ile. Finalement, épris des mille facettes de ce petit coin de terre battu par les vents, il restera deux mois, loin des siens, à peindre plusieurs tableaux.
Le livre de Jean-Baptiste Gauvin nous plonge aux côtés de Claude Monet, de ses chevalets et du climat capricieux de l'île. Comme le peintre, on désire s'approcher des côtes abruptes pour découvrir le meilleur point de vue, on s'élance dans l'eau froide et on suit l'ami dans la grotte sous la falaise, au péril de notre vie.
Le roman donne la part belle à la relation d'estime réciproque qui se noue entre Monet et l'ancien pécheur belle-ilois, Poly : un lien qui se concrétisera dans le magnifique (et rare !) portrait que le peintre lui consacrera un jour de tempête.
"La mer terrible" est bien un roman, avec sa part de fiction, mais c'est un roman très bien documenté, dont je conseille à tous la lecture.
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critiques presse (1)
LaTribuneDeGeneve
22 février 2024
On y retrouve un peintre face aux éléments déchaînés, mais qui reçoit aussi les visites inopinées de l’Australien John Peter Russell ou de l’écrivain Octave Mirbeau. Son amitié touchante avec l’ancien pêcheur Hippolyte Guillaume, dit Poly [...], parachève l’épisode insulaire de ce colosse de l’impressionnisme.
Lire la critique sur le site : LaTribuneDeGeneve

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