« Dans l’intimité de la nuit, alors que lui me voit mais que moi je le discerne à peine, je sens qu’il a parlé plus qu’il ne l’aurait souhaité, mais ce n’est pas assez pour moi. Je voudrais qu’il me dise… qu’il me dise qu’il est fou de moi, qu’il désire me protéger, m’enfermer dans sa chambre, m’attacher à son lit, faire barrage de son corps… Oh oui ! »
« – Tu veux bien me montrer ton loups, Marcus ? lui lancé-je, l’air enjoué, mais la voix un ton plus bas que d’habitude.
J’entends un rire étranglé. Derek sans doute, qui a parfaitement saisi le double sens de mes propos. »
Je laisse faire, je laisse décider pour moi tous ceux qui se donnent la peine de le faire. C’est assez étrange pour quelqu’un comme moi, alors que seule ma volonté m’a permis de survivre, survivre aux prières, aux exorcismes, à l’orphelinat, à mon père, à la rue… Je ne sais plus où elle est, ce que j’en ai fait, j’ai dû l’égarer quelque part. J’ai démissionné de moi.
(p. 153)