« L'homme doit accepter sa condition d'homme s'il ne veut pas courir à sa perte, et sa condition est humble : il fait partie du tout auquel il lui faut contribuer à la juste échelle, et non avec la démesure absurde dans laquelle il s'est engagé. »
Jean Giono
_ C'est totalement incompréhensible. Libérer, diffuser un virus mortel et venir proposer l'antidote.
_ C'est au contraire d'une logique effroyable. Eux seuls détiennent la clé pour sauver l'humanité et, de facto, nous sommes totalement à leur merci.
« Chacun, parce qu'il pense, est seul responsable de la sagesse ou de la folie de sa vie, c'est-à-dire de sa destinée. »
Platon
Il n'aura fallu que quelques jours à peine. Des millions de morts sur tous les continents à cause du virus, des phénomènes climatiques dévastatateurs et ciblés, la panique, le pillage, les affrontements armés, la déstabilisation politique et sociale... De toutes parts surgit le néant, le monde est prêt !
L'impensable se réalise. Tous les médias, les réseaux sociaux se déchaînent. Les uns après les autres, les chefs d'État annoncent le transfert de la totalité des pouvoirs à un nouveau gouvernement mondial seul en mesure d'enrayer l'épidémie, de stopper les catastrophes qui frappent la planète et de rétablir l'ordre.
« La possession du pouvoir corrompt inévitablement la raison. »
Emmanuel Kant
À une autre époque, l'information serait presque passée inaperçue, mais avec la pandémie irradiant le globe du nouveau virus mortel, avec le déchaînement inexplicaple des récents phénomènes naturels, les médias en ont fait leur leitmotiv. Depuis hier soir, l'horloge de l'apocalypse a été mise à l'heure pour indiquer 23 h 59 et 59 secondes... Est-ce vraiment le symbole de la fin du monde qui s'annonce ? Michaël ne sait quoi penser.
À l'aveugle, d'autres coups de feu éclatent. Ils se relèvent et parviennent à s'échapper, le chemin n'est pas très large et la pente devient assez raide. Ils courent à en perdre haleine, derrière eux des bruits de voix se font entendre. La remontée parait interminable, ils ne tiendront pas encore longtemps à ce rythme. Pourtant il le faut. Une nouvelle porte en bois, fermée !
Dans un mouvement aussi irréfléchi que désespéré, Michaël dépasse Olympe, prend son élan, s'élance de tout son poids. Un craquement, la porte cède. Inespéré ! De l'air, le ciel. Ils débouchent au fond de la cour d'un vaste immeuble visiblement abandonné depuis un certain temps. Ils se hâtent, leurs poursuivants ne doivent pas être très loin derrière. Parvenus à rejoindre la rue, ils pressent le pas, changent fréquemment de direction. Personne ne semble plus à leurs trousses. Ils marchent au hasard, finissent par rejoindre une artère fréquentée. Que faire à présent ?