Le crime et l'enfant : 32 procès sous le regard d'un avocat

Le procès me laisse, au-delà des larmes, des souvenirs partagés. Embués par la pression, permanente, de toutes parts. Par cette volonté populaire de transformer le jugement en exutoire des idées les plus xénophobes. De transformer la douleur en haine. De réclamer la loi du talion.

Je plaide, devant les magistrats et les jurés, en parlant de moi. Ce que je leur dis et que j'espère qu'ils retiendront, c'est une chose simple. Cette pensée que si j'arrive à trouver de l'humanité en P. J., moi, père de trois enfants, alors tout le monde doit être capable d'en trouver.

Je me souviens m'être levé d'un coup, à la suspension qui a suivi, pour lui faire voir du pays… Un policier d'audience me rattrape par la robe, de peur que je ne l'agresse. Je me contenterai d'une petite phrase perfide : "Je savais déjà quoi penser de vous, je sais maintenant quelle valeur on peut accorder à votre parole."

J'essayais de le faire marrer avec des conneries.

Stéphanie, c'est leur grande sœur à tous.