Citations sur Comment la non-violence protège l'Etat (34)
En raison de la nature de l’État, toute lutte de libération se transformera très probablement en lutte armée.
Nous plaidons pour la diversité des tactiques, par quoi nous entendons des combinaisons de tactiques efficaces élaborées à partir de l'ensemble des tactiques existantes en mesure de nous libérer des différents systèmes d'oppression : le suprémacisme blanc, le patriarcat, le capitalisme et l'État. Nous pensons que les tactiques doivent être choisies en fonction des situations particulières et non pas d'un code moral universel immuable. (p. 41)
Dit simplement, la non-violence assure le monopole de la violence à l’État. Les États – les bureaucraties centrales qui protègent le capitalisme, perpétuent le patriarcat, la suprématie blanche, et organisent l’expansion impérialiste – survivent en s’arrogeant le rôle d’unique mandataire légitime de l’usage de la force sur le territoire. Toute lutte contre l’oppression passe par un conflit avec l’État. Les pacifistes font le jeu de l’État en étouffant toute opposition dans l’œuf. l’État, de son côté, décourage la lutte radicale au sein de l’opposition et encourage la passivité.
Dit simplement, la non-violence assure le monopole de la violence à l'État. Les États - les bureaucraties centrales qui protègent le capitalisme, perpétuent le patriarcat, la suprématie blanche, et organisent l'expansion impérialiste - survivent en s'arrogeant le rôle d'unique mandataire légitime de l'usage de la force sur leur territoire. Toute lutte contre l'oppression passe par un conflit avec l'État. Les pacifistes font le jeu de l'État en étouffant toute opposition dans l'oeuf. L'État, de son côté, décourage la lutte radicale au sein de l'opposition et encourage la passivité. (p. 91)
Autoriser une manifestation non violente est toujours bon pour l'image de l'État. Bon gré mal gré, les dissidents non violents jouent le rôle d'une opposition loyale qui se donne en spectacle, créant l'illusion de ce que le gouvernement est plutôt démocratique et non pas autoritaire. Les pacifistes aident l'État à avoir l'air inoffensif en lui permettant de donner l'impression qu'il tolère une critique (qui ne le menace pas réellement). (p. 101)
La non-violence, dans le contexte actuel, est intrinsèquement une posture de privilégié [...]. [Elle] ignore la violence omniprésente du fonctionnement normal de la civilisation industrielle. [Elle] ignore le fait que cette violence est inévitable, qu'elle est constitutive de la structure de la hiérarchie sociale actuelle, et qu'elle touche avant tout les non-Blancs. (p. 65)
Très simplement, pour changer un système basé sur la coercition et la violence, un mouvement doit constituer une menace, sans quoi il n'y parviendra jamais. (p. 63)
La police autorise des formes mineures de désobéissance tout en maintenant une communication avec les meneurs de la protestation, sur lesquels ils font pression par avance afin d'amener la manifestation à se policer elle-même. (p. 159)
Qui, dans ce monde, a le privilège de choisir ou pas la violence, et n'y a-t-il pas des groupes sociaux et des individus qui subissent des violences, qu'ils le veuillent ou non? En général, la non-violence est une pratique privilégiée, qui trouve son origine dans l'expérience des Blancs ; elle n'est pas nécessairement sensée pour ceux qui ne bénéficient pas des mêmes privilèges qu'eux [...]. (p. 89)
Les plus importantes des victoires - limitées, sinon creuses - du mouvement pour les droits civiques prirent place après que les Noirs eurent démontré qu'ils ne resteraient pas éternellement pacifistes. Face à cette éventualité, le pouvoir blanc choisit de négocier avec les pacifistes. (p. 51-52)