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Critique de Lamifranz


Tout a commencé un soir à la télé. Daniel Gélin (vous voyez qui c'est, un grand comédien, très doué, qui a eu beaucoup de grands rôles, mais jamais à mon avis, le rôle de sa vie, faute d'avoir trouvé, sans doute, le bon réalisateur, par ailleurs homme de grande culture, et ce que j'appelle « une belle personne », du dehors comme du dedans), Daniel Gélin, donc (1921-2002) était invité dans une émission, sans doute littéraire mais je n'en jurerais pas, et faisait part à ses auditeurs (comblés) de son amour pour la poésie. Pour illustrer son propos il nous récita (le terme est impropre, tant il y mettait de vie et d'émotion) ce magnifique poème de Rainer Maria Rilke « L'heure grave » (« Ernste Sunde ») :

L'HEURE GRAVE


Quiconque pleure, à présent, quelque part dans le monde,
Sans raison pleure, dans le monde,
Pleure sur moi.

Quiconque rit, à présent, quelque part dans la nuit,
Sans raison rit, dans la nuit,
Rit de moi.

Quiconque marche, à présent, quelque part dans le monde,
Sans raison marche, dans le monde,
Marche vers moi.

Quiconque meurt, à présent, quelque part dans le monde,
Sans raison meurt, dans le monde,
Me regarde.

Ce fut une révélation. J'avais déjà beaucoup d'affection (pour ne pas dire plus) pour ce genre littéraire, mais je n'avais jamais ressenti à ce point l'importance, que dis-je, la magie, la séduction, la force des mots qui composent un poème, quand ces mots sont dits avec intelligence, amour et passion. de ce jour-là, Daniel Gélin a été bien plus que le sympathique Pierre Lagarde « des Saintes Chéries ».
J'appris sans surprise que le féru de poésie qu'il était composait lui-même des poèmes, et qu'il avait signé plusieurs anthologies de poètes chers à son coeur. Aussi quand un jour je tombai sur ce recueil « Poèmes à dire », je n'hésitai pas, j'acquis l'objet et m'en fus mon bouquin sous le bras, comme un voleur protégeant son butin.
Las ! « L'heure grave » n'y figurait pas, mais en lieu et place des dizaines d'autres me tendaient les bras, dont beaucoup inconnus (depuis, ce sont des copains qui ne me quittent pas)

Les poèmes choisis, avec le discernement que l'on devine, sont classés par thème : Amour, chant profond, fraternité, humour-humeur, identité, instants, liberté, la mer, la mort, la nature, patrie, récits, le temps, voyages et paysages. Autant dire les mille et une facettes d'une vie d'homme ou de femme.
Comme je suis partageur, je vous en mets une poignée en citation. Tâchez d'en faire bon usage (je rigole, vous savez comme moi qu'il ne faut pas jouer avec la nourriture, surtout quand elle est bonne).
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