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Critique de simoncailloux


Voilà une femme écrivain Danoise fort connue par son roman : La ferme africaine, portée à l'écran par Sidney Pollack. Son livre a été nominé pour le Nobel, mais c'est Ernest Hemingway qui a remporté le prix.

Ingeborg née Westenholz et son mari Wilhem Dinesen, les parents de Karen, étaient un couple très dissemblable, elle stricte, lui cool. Ce ménage eut 5 enfants, d'abord trois filles, ensuite deux garçons. Karen était la deuxième et la chouchoute de son papa. Karen naquit en 1885. Wilhem consacrait beaucoup de son temps à Karen dont de longues promenades en tête-à-tête nourrissant l'amour inextinguible de l'enfant pour la terre et la nature. Il lui apprenait le nom des arbres, le chant des oiseaux, les flux du Sund, le maniement des armes de chasse, le nom des étoiles et les phases de la lune. Ce père découragé par la vie décida d'en finir. Il jeta une corde sur une poutre, en passant le noeud coulant autour du cou, et se jeta ensuite dans le vide. Karen avait alors 10 ans. Il lui restait alors à supporter sa mère ou à faire l'impossible pour lui tenir tête, c'est dire que sa vie commençait par un enfer. Nous verrons que les années suivantes seront parcourues par beaucoup de déceptions et de souffrances.

A l'âge de 17 ans, elle sort, non sans difficultés, de son carcan familial pour mener des études de beaux-arts à Copenhague. A cette occasion, elle est éprise de liberté.

A 27 ans, elle rencontre les frères jumeaux Hans et Bror Blixen apparentés à ses cousines suédoises Frijs. Follement amoureuse de Hans mais en vain. Elle se tourna alors vers son frère Bror. Elle ne voulait à aucun prix vivre avec lui en Suède, elle voulait s'expatrier et en faisait une condition pour le mariage, il accepta. Ce mariage ne put avoir lieux qu'avec l'assentiment de sa mère Ingeborg, ce qui ne fut pas chose facile. L'acquisition de la permission de la mère fut l'objet de disputes entre mère et filles, qu'elle retraça dans sa nouvelle « tempêtes » faisant partie du recueil de nouvelles du : « diner de Babette ».

La maman de Karen et un de ses oncles, finança l'achat d'une ferme au Kenya où Bror et Karen partirent exploité une plantation de café.

En 1915 Karen contracte la syphilis. le soir où elle l'a appris, elle avale un puissant barbiturique. On imagine son envie d'en finir à 30 ans, alors qu'elle apprend les infidélités de son mari avec des massaïs. Elle se rend en Europe pour suivre un long traitement à l'arsenic et au mercure non dépourvu d'effets secondaires comme maux de ventre, dommages au système nerveux, notamment à la moelle épinière, insensibilité dans les jambes et dépressions nerveuses qu'elle connaîtra sans répit. En 1916, la maladie fut considérée comme non contagieuse et n'hypothéquant pas la fertilité.

Ce passage obligé pour soins en Europe laissa son mari aux commandes de l'exploitation au Kenya, un instable, paresseux, sans attache profonde à l'entreprise

Elle divorça et appris la mort de son bien aimé dans un accident d'avion.

Au Kenya, elle rencontra Denys Finch-Hotton, un anglais. Elle aima cet homme mais ne le vit que de façon intermittente. Il ne savait pas rester en place, il voyageait et n'apportait aucune contribution dans la gestion de la ferme. Lorsqu'ils se virent l'amour physique était limité au profit de longues discussions au coin du feu.

Karen a par intermittence des phases de découragement, de dépression, de pensées de suicide. Elle rencontre diverses épreuves.

Avec Denys, Karen devient-elle enceinte ? Elle prétend que oui. A-t-elle eut une fausse couche, c'était-elle fait avortée ? On ne le saura jamais. On a rien retrouvé dans les archives à ce sujet.

Karen attend une certaine récolte de café mais une forte sécheresse condamne le tonnage escompté. La production avoisine 60% de celle attendue. Elle ne rentre pas dans ses frais, c'est la faillite, mais elle s'obstine à tort, espère ce faire aider financièrement pour relancer l'entreprise, mais les avances financières sont aux abonnés absent, même Denys décline toute aide se disant désolé. C'est la faillite de Karen Coffee Compagny. L'entreprise est vendue aux enchères et Karen est contrainte de revenir au pays de son enfance qu'elle avait tout fait pour fuir et cela après 17 années d'Afrique. Elle y passa l'essentiel de son temps à écrire.

Cette femme était-elle désagréable, instable, obstinée, difficile à vivre, despotique ? Je crois qu'il ne convient pas de s'interroger en ces termes mais plutôt ce rendre compte que la vie n'a pas gâter cette femme et que si sa vie passée eut pu être plus souriante avec un père et une mère aimante de longuse années à ces côtés, il en serait autrement. C'est, je crois un drame qui existe dans nos sociétés et auquel on n'est pas suffisamment attentif. Par certains comportements, des personnes sont détruites, ne croient plus en la vie, où est la responsabilité et à quoi convient-il de prêter attention pour rendre notre humanité meilleure ?

Dans ce livre est décrite avec erreurs la production du café. Il y a bien des étapes avant la torréfaction dont le but est de dégagée les arômes du café. Les cerises mûres c'est-à-dire rouges sont cueillies, on en retire la chair, le grain est ensuite mis en fermentation 24 heures pour éliminer des résidus de chair, malgré tout, il en reste encore qui sont éliminées par lavage. le grain est ensuite sécher et c'est seulement après que l'on pense à le torréfier. Je sais de quoi je parle mon père a été à la tête d'une exploitation de café.

Il me parait utile de signaler que Bror Blixen, surnommé Blix était chasseur qui inspira plus tard Ernest Hemingway dans son livre : L'heure triomphale de Francis Macomber ».

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