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Critique de Pavlik


Premier livre de Gemmell que je lis, Légende me laisse au final un sentiment mitigé. Il est vrai qu'il constitue le premier roman de son auteur mais mon intuition me dit que le temps n'aura fait que bonifier son talent, par ailleurs indéniable. Ce n'est donc surement pas le dernier que je lirai.

Il m'a d'abord fallu un temps pour me faire à ce genre particulier de fantasy, basée sur l'action. Ici pas d'univers hyper développé. Pas d'elfes, de nains ou d'orcs. Pas de cartes non plus. Mais après tout pourquoi pas ? L'histoire est celle de la résistance héroïque des troupes Drenaie, retranchées dans la forteresse de Dros Delnoch, face à l'immense armée d'Ulric, seigneur des tribus Nadirs (un peu un équivalent de Gengis Khan), soit un rapport de force de un pour cinquante. le récit est donc très linéaire, on suit la progression inexorable des envahisseurs, rythmée par la prise des différents murs qui défendent la forteresse. Heureusement les Drenais peuvent compter sur la présence, dans leurs rangs, de Druss la Légende, surnommé Marche Mort, le plus grand guerrier de son temps. En effet, retiré depuis une quinzaine d'année des champ de batailles, il ne peut se résoudre, à l'automne de sa vie, à mourir paisiblement et choisi de répondre à l'appel de son vieil ami, le comte Delnar, seigneur de Dros Delnoch. Même s'il sait la situation désespérée il décide de finir en guerrier.

Légende est donc un roman hanté par l'inexorabilité de la mort. Mort annoncée d'un empire sur le déclin. Mort inévitable des hommes qui le défendent. Mais l'essence du vrai guerrier est de se battre, jusqu'au bout, quelles que soit les chances de victoire (c'est la grande différence avec le stratège). Et des guerriers ce récit en est plein ! J'ai d'abord été séduit par le personnage de Regnar, qui prendra la succession de Delnar, en tant que seigneur de Dros Delnoch. En effet, s'il peut être considéré comme un guerrier, ses doutes, ses défauts, son humanité sont largement mis en avant par Gemmell, ce qui le rend d'autant plus attachant. Son parcours, passant d'aventurier à la petite semaine, habile mais un peu lâche, à puissant chef de guerre est d'autant plus intéressant qu'il est rendu possible par l'amour d'une femme, Virae, en l'occurrence la fille du comte Delnar (ce qui lui permet d'accéder à ce titre, en l'épousant) même si je trouve que leur idylle se tisse un peu vite. Par contre j'ai eu du mal à me faire au personnage de Druss tant il est vrai que l'on ne peut y voir qu'une version "action fantasy" de Stallone ou encore Schwarznegger. Mais comme le dit Orrin, général des troupes Drenais, "Druss n'est pas un homme, c'est un exemple". Plus qu'un véritable personnage, au sens romanesque du terme, c'est donc à un archétype (le guerrier éternel) auquel nous avons à faire. Pour ma part j'aurais beaucoup aimé que l'auteur s'attache à nous révéler un tant soit peu les failles sous la carapace. Mais il faut avouer que la constance finit par payer car on ne peut s'empêcher de s'attacher à lui, même si au final nous en savons peu sur son compte. Et puis il faut avouer qu'il a su réussir sa sortie. Une des grande faiblesse de ce livre est sa fin (mise à part la chute de Druss), trop vite expédiée, qui n'est pas à la hauteur du reste du récit. de même la ficelle qui permet, in extremis, de forcer Ulrich à abandonner le siège de la forteresse est un peu grosse.

Mais finalement qu'importe. Avec un style dynamique, quelques dialogues bien sentis et des personnages attachants, Gemmell nous embarque avec lui sur les remparts de Dros Delnoch et, c'est peut-être là l'essentiel pour le néophyte que je suis, nous donne envie de découvrir le reste de son oeuvre.







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