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Critique de treblam


Critique de la version "Intégral volume I" (les 2 1ers tomes).
Une sacrée saga labellisée fantasy offerte par David Gemmell.
Une critique exhaustive paraît ardue sur un tel pavé, ainsi me limiterai-je à mes principales impressions :

# 1- Plus qu'un livre sur tel ou tel héros aux capacités "a"normales, j'ai franchement apprécié le fait que Gemmel nous narre avant tout les vicissitudes d'une peuplade, celle des Rigantes qui appartiennent au groupe plus large des Keltoïs. l'auteur décrit, avec beaucoup de patience et de rigueur, une communauté crédible, qui vit, souffre, évolue, s'adapte au cours des 800 pages de son ouvrage. Gemmell prend son temps et n'hésite pas à détailler avec une minutie parfois étonnante les scènes du quotidien, les difficultés de la vie, les affres du temps, bref c'est brillant de véracité, limite documentaire, version étude ethnologique d'un Lévi-Strauss. En somme Gemmel ne raconte pas, il témoigne, et ça c'est fort. On s'y croirait presque.

# 2- le monde qu'il esquisse est d'autant plus réaliste qu'il foisonne de personnages. Certes l'auteur développe passionnément ses héros, on les voit grandir, douter, mourir, mais qui, et c'est une constante chez lui, sont des personnages complexes loin de tout cliché manichéen. Cependant, au fil des pages grouille toute une foule de personnages 2ndaires, certains attachants comme Banouin le marchand, d'autres ne font que passer l'espace de quelques lignes, mais cela renforce la crédibilité du monde qu'il dessine.

# 3- Gemmel a eu la bonne idée de changer de figure héroïque tutélaire à chaque tome : si le tome 1 s'attarde sur Connavar le "demon lame", il passe au 2nd plan dans le 2eme tome au profit de son bâtard, une initiative rudement apprécée.

# 4- Les paysages décrits par Gemmell sont remarquables d'authenticité. L'auteur esquisse tel un peintre les Trois-Ruisseaux, le massif montagneux de Caer Druagh, les forêts souvent mystérieuses et intrigantes, les plaines balayées par le vent, les collines herbacées, le ru découvert au détour d'un chemin, l'étang où Connavar se baigne avec "petit poisson", c'est puissant.

# 5- Pour couronner le tout, Gemmel est un véritable maître pour mettre en scène des situations épiques, des batailles homériques, des courses-poursuites, des rebondissements et en profite pour explorer le spectre large des sentiments humains, héroïsme, lâcheté, amour, trahison, tout y passe avec brio.

# 6 - Enfin, Gemmell introduit dans son récit une magie subtile et appréciable: ni trop présente, ni trop puissante, elle est distillée ce qui la rend d'autant plus étrange et avenante. Magie divinatoire, de remèdes et d'amulettes, de sympathies, de divinités discrètes comme les Seidhs ou de sorcières comme Vorna aux dons mystiques, en somme une magie naturelle et feutrée qui cadre parfaitement avec l'univers de l'auteur.

# 7 - A contrario, certains aspects m'ont quelque peu gêné : quelques lenteurs notamment dans le 1er tome; L'auteur s'est inspiré d'un cadre historique qui dessert à mon goût le récit (le monde celte contre un empire bien trop "Romain", Connavar en Vercingétorix contre Jasaray le "césarien"...); Enfin le principe cher à Gemmell, et parfois agaçant, du héros prédestiné qui, quoiqu'il fasse, aura un destin digne des dieux.

Quoiqu'il en soit, Gemmell nous offre un ouvrage remarquable, épique, fabuleux et empli d'humanité, une vraie fresque familiale et communautaire qui s'apprécie au coin du feu. Et malgré les scènes de combat, de rage et de fureur, de héros tabassés aux multiples blessures, Gemmell, ce géant au coeur tendre, a cette prouesse de toujours ramener à l'essentiel : l'amour et la vie.
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