AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de BazaR


Certaines critiques concernant ce deuxième tome m'ont tant refroidi que j'ai repoussé le moment de poursuivre la trilogie Spire.
Eh bien je n'avais pas à m'inquiéter : j'ai trouvé ce tome savoureux.

Bref rappel. On est dans l'univers de Laurent Genefort où les hommes exploitent sans retenue des espèces de « Stargate » nommées portes de Vangk, du nom de la mystérieuse civilisation qui les a créées. La trilogie suit la création et la montée en puissance d'une petite compagnie de transport interstellaire appelée Spire qui commence en se spécialisant dans les liaisons entre mondes des Confins, qui n'intéressent guère les « civilisés ».

Le deuxième tome alterne encore entre les relations compliquées des « Navis » (les transporteurs de la Spire) avec des sociétés humaines peu commodes des Confins, les agressions plus ou moins subtiles des grandes compagnies et, ce qui est plus nouveau, les conflits internes entre les divisions de la Spire.
Ce dernier élément fait en fait l'essentiel du roman. La compagnie a grandi et certains en son sein souhaitent atteindre le même niveau de pouvoir que les vieilles concurrentes et abandonner l'attitude romantique des pionniers. L'affrontement se passe à la fois sur le terrain lors de la résolution de crises et au sein du comité de direction. C'est Bolloré contre l'esprit Canal ; c'est Ray Kroc contre les frères McDonald (un film épatant, « le Fondateur » avec Michael Keaton, retrace la croissance de McDonald et l'éviction des fondateurs).

J'ai trouvé passionnant l'enchainement des crises aux sujets variés autant qu'actuels. Laurent Genefort s'appuie sur les sujets chauds de son époque : l'extrémisme religieux qu'il pousse à des horreurs que j'ai trouvées difficile à supporter (les prises de positions extrêmes me débectent dans tous les cas), la question de la place à donner aux IA dans la société (traitement qui rappelle Les Ferrailleurs du Cosmos d'Eric Brown), la place des femmes (elles ont droit à un traitement égalitaire ici). L'auteur s'appuie aussi sur les technologies informatiques de son époque et les extrapole simplement : infofenêtres s'imprimant sur la rétine, miniaturisation des drones, codes à ADN. C'est maîtrisé mais pas innovant. Genefort met plus l'accent sur ces multiples personnages, mêmes quand ceux-ci ne sont destinés qu'à faire une courte apparition. Cela rend le récit réaliste et accrocheur.

Quant au fameux « sense of wonder », on en a juste un tout petit aperçu avec la trouvaille par un Navi explorateur d'un système stellaire étonnant. Je n'en dirai plus que pour avouer que cela a un goût de trop peu.

Enfin un mot pour dire mon admiration à Manchu, l'artiste qui gère les couvertures de la trilogie. Manchu est pour moi un dieu de l'illustration du space-opera. Il le prouve encore ici.
Commenter  J’apprécie          236



Ont apprécié cette critique (22)voir plus




{* *}