De plein fouet

Ce livre m'a interpellé par le thème qu'il aborde : les secret de famille. Comment aborder ce domaine dans un livre et quelles entrée l'autrice a utilisée pour son intrigue ?

On rencontre Blanche, jeune femme propriétaire d'un salon de coiffure qui tombe sur un mystérieux journal que tenait sa mère, Suzanne, alors au crépuscule de sa vie, « le journal du Froid », écrit en 1960. Elle va alors découvrir les secrets mystérieux de sa famille et tout faire pour mieux les accepter et les comprendre.

Je vais commencer par les points qui ont rendu difficile ma lecture. D'abord, LA chose qui a été dure s'habituer ce sont les dialogues. J'explique. Une convention veut que les lignes de dialogues commencent par un tiret ( - ). Tout les lecteurs et les éditeurs le savent, leurs yeux y sont habitués. Dans ce livre, c'est un point ! Un gros point rond et noir par lequel chaque dialogues commencent ! Sans faire le lecteur élitiste, c'est un défaut du livre majeur concernant le confort de lecture. Je me suis demandé à chaque dialogue, pourquoi ont il choisi ce point ? Pourquoi ? Pourquoi ? Volonté de se démarquer ? Une référence à un autre livre ? Je n'en ai aucune idée. Sans oublier, les fautes et les oublis de mots. Ça agasse.
Autre petite critique sur le confort de lecture, c'est le manque de chapitre. Cela peut venir de moi qui aime bien lire parfois un chapitre par jour, mais la longueur de ceux-ci sont longs et pourraient être raccourcis. Quand on en commence un, on sait que la fin sera méritée.

Aussi, les membres de la famille de Blanche que nous rencontrons durant le roman ne sont pas assez marqués. C'est peut-être un défaut de ma part, mais je n'arrivais à raccrocher le nom de certains personnages à sa personnalité et sa place dans la famille. Ça n'est pas arrivé fréquemment mais cela m'est arrivé de me dire :  « Mmmh. C'est qui déjà ? ». Excepté pour Henry et Jean qui ont des personnalités très marquées, qui se différencies bien des autres protagonistes.
Concernant l'histoire, le début de l'intrigue est longue à se mettre en place. On débute le roman en accompagnant Blanche dans son quotidien afin de nous la présenter mais ça tire sur la longueur. Pourtant, le tout début de l'histoire est prenant par notre héroïne qui referme le mystérieux manuscrit de sa mère. Çà m'a accroché directement. Qui est elle ? Qu'est ce que c'est ? Que va-t-elle en faire ? Qui ? Quoi ? Où ? Comment ? Des questions dès les premières pages aux réponses qui se laissent attendre.

Cependant, bien que certaines critiques négatives peuvent être notées de ce livre, il n'ai pas dénoué de bonnes remarques et de bonnes idées. La toute première est la personnalité de Blanche que l'on suit tout le long du livre. C'est une jeune femme active à la personnalité marqué qui se pose de bonnes questions. Elle est patronne d'un salon de coiffure à la vie somme toute classique avec ses hauts, ses bas, et ses regrets. Son profil est celui d'une personne lambda. Je pense que c'est une des clés de ce roman. Comment « Madame-Monsieur-Tout-Le-Monde » réagit à la découverte d'un lourd secret de famille que l'on reçoit de « plein fouet » et quels impacts un secret a sur les vies des nouvelles générations et, par conséquences, sur nos vies, à nous, lecteurs. « Pourquoi tous ces secrets et quand faire maintenant ? (p 115) résume bien la place du lecteur. La fratrie de Blanche montre bien les différentes options qui se propose dans ce cas. le dénis, l'indifférence comme Henri, ou l'interrogation et la recherche de sens comme Blanche. C'est ce que j'ai remarqué par les personnalités différentes qui sont touchées par le « journal du Froid ».

On remarque aussi le style d'Agnès Genêt vif et réaliste. Certains moments sont très bien décrits. Exemple : « Aller vivre au Canada ou dans un pays d'Afrique, y monter une « affaire », travailler ensemble, c'était leur idée. Douce utopie qui redonne un temps, du sens au morne quotidien teinté d'un coup de couleur primaire de l'espoir » (p.108). C'est propre, nette et sans bavure. Les ambiances, les réflexions et les émotions sont très bien retranscrits. Personnellement, je me suis retrouvé dans certain passages.
J'ai parlé de la première partie du roman relativement long. Ce n'est pas le cas de la seconde partie qui est punchie. Les éléments mit en place au début de roman s'accélèrent. On est pris dedans en voulant savoir le dénouement de cette histoire. Les tensions et les liens dans cette famille sont mit à rude épreuve, avec toujours cette question posée au lecteur : comment aurais-je réagis lorsqu'on me révèle un lourd secret de famille ? » Allié au style d'Agnès Genêt,les pages défile vites (elles auraient pû défiler plus vite sans ce problème de points dans les dialogues).

Puis, la fin et le dénouement. Je ne vais rien gâcher et je le survole mais elle est surprenante par rapport au reste de livre et m'a pris de court. Tout en ne gâchant rien, on comprend le tout début livre. La boucle est bouclée.
Dernière super bonne idée de l'autrice est l'annexe. le « journal du Froid » nous apparaît enfin. On se met dans la peau de Blanche en lisant ses pages. le roman est terminé et ce manuscrit nous à suivit tout du long jamais l'avoir ouvert. Çà a été un personnage lointain et muet mais on le découvre. L'idée est géniale, ça rend l'histoire réaliste comme si on ouvrait un dossier clinique. le journal de Suzanne est bien très écrit et on comprend l'effroi qu'une fille a vers sa mère. Il faut le lire de bout en bout.

Ce livre a été une surprise pour moi. L'acceptation des secrets de famille est bien entendu le message premier du livre mais Agnès Genêt a sut ajouter une intrigue et du suspense à une histoire de famille pour créer un bon équilibre entre la narration et le message, pouvant être lu par un large public. Ce livre s'adresse à tout le monde à ceux qui recherche des réponses identiques à notre héroïne ou bien ceux qui souhaite un livre plus mystérieux. Beau travail de d'Agnès Genêt.