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Critique de Osmanthe


Très bon moment de lecture de cette pièce qui a en partie inspiré Claude Chabrol pour son excellent film "La Cérémonie". Les deux soeurs Claire et Solange sont bonnes, au service de Madame depuis de nombreuses années. Tous les soirs en l'absence de leur Maîtresse elles s'adonnent à une sorte de jeu de rôle, où Claire joue la Maîtresse et Solange joue Claire. Elle se parent des robes de Madame et jouent des scènes de dialogues tendus, où la haine, la jalousie, sont présentes, envisageant de tuer leur Maîtresse.

On apprend que l'amant de Madame, qu'on appellera Monsieur, a été emprisonné sur la base de lettres de dénonciation adressées à la police par Claire, et que Solange en pincerait bien pour Monsieur, au point qu'il y a peut-être eu liaison entre eux. Et puis elles ne supportent plus d'être si bien traitées par Madame, qui pour le coup est trop "bonne". Ce soir-là, elles ont prévu de faire boire un tilleul empoisonné à leur Maîtresse à son retour, mais Monsieur appelle (Claire décroche) pour annoncer sa libération provisoire...Dès lors, Madame préférera courir rejoindre Monsieur et sabler le champagne au lieu d'avaler son tilleul...Les deux bonnes restées seules reprennent leur jeu dans un tourbillon schizophrénique.

Oeuvre troublante à plus d'un titre : beaucoup de choses sont suggérées et non vraiment dites (liaison réelle ou supposée entre Solange et Monsieur, relation peut-être homosexuelle entre les deux soeurs...), il y a un trouble sur l'identité des deux femmes qui jouent souvent quelqu'un d'autre jusqu'à une forme de dédoublement, à ne plus savoir qui elles sont vraiment et à qui elles s'adressent, trouble sur leurs intentions, malsaines et inquiétantes, et leurs motivations, obscures et absurdes. Cette ambiance de perversité confine à la folie et constitue sans doute aussi un hommage au théâtre, les bonnes jouant en quelque sorte une pièce dans la pièce.
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