Section Némésis, tome 1

Qui dit éternelle ne dit pas immortelle.

Je soupire, l'épisode de l'inconnu me revient, je le chasse mentalement. Je ne vais pas commencer à stresser parce que j'ai la chair de poule ! Je suis fatiguée, c'est tout.

Son ton est froid. Il analyse ma situation. Ça me fait mal.

- Ou tuer quelqu'un, murmuré-je.

Il hoche la tête, confirme mes craintes. Mon esprit se brise. C'en est trop, j'ai besoin d'évacuer la tension. Les larmes forcent le barrage de mes paupières serrées. Mon père me prend dans ses bras, je me mets à sangloter. Les monstres de mes cauchemars d'enfant sont sortis du placard cette nuit.

Les anges et autres surnaturels purs se sont terrés dans leur dimension, nous laissant nous démerder avec leurs héritages.

Notre job est de maintenir l'équilibre entre le monde surnaturel et l'humanité.

Je regarde ce petit bout de femme emmitouflée dans sa doudoune mettre de la distance entre nous. Une gazelle désirable devenue l’obsession d’un prédateur. La chasse est ouverte, mais je ne dois pas sous-estimer ma proie. Ma seule certitude : rien ne m’empêchera de goûter au fruit défendu.

— Tu as de la chance de ne pas avoir été mordue. Nymphéa déteste les femelles.
Il insiste sur ce dernier mot. Un frisson me parcourt, ainsi qu’une envie de lui faire avaler ses couilles pour qu’il découvre sa féminité. J’inspire profondément afin d’éviter que mes pensées ne se concrétisent.
— C’est qu’elle doit préférer les vraies femmes alors, rétorqué-je au musher.

Plus rien n’existe en dehors de la passion que je lis dans ses iris dorés.
Il tend la main vers moi. Ethan se glisse entre nous et m’attrape par la taille. Il rit lorsque Luc grogne son mécontentement.
— Il n’est pas l’heure de déballer les cadeaux, le nargue-t-il.
Ethan me repose en s’interposant entre Luc et moi. Je m’apprête à râler quand Sean me tend le bras en une révérence élégante.
— Si mademoiselle veut bien m’accorder l’honneur de sa présence à mes côtés ?
Les garçons ont décidé de taquiner Luc, et il est diablement sexy quand il fulmine. 

Elle est si humide que je ne me retiens plus, la pénétrant toujours plus loin. Elle s’accroche à moi, la vague d’extase monte en elle. Je passe les mains sous ses fesses, la soulève au bout de ma queue pour la laisser redescendre jusqu’à la base, elle halète, se frotte, s’empale encore et toujours. Je la sens se contracter autour de moi quand elle explose en criant mon nom, déclenchant mon propre orgasme.
Nos souffles se répondent en un chaos de pur plaisir alors qu’elle s’écroule contre moi. Je repousse ses mèches qui recouvrent son visage. Elle a les yeux fermés et un sourire béat aux lèvres.

La porte de l’avion se ferme en un claquement qui me déchire le cœur. Il n’est même pas venu me dire au revoir. Par le hublot, le paysage défile devant mes yeux pendant que l’appareil roule sur la piste. À l’instant où les roues quittent le bitume, un loup géant se rue sur le Tarmac. Il est trop tard, nous nous envolons. Je le vois hurler et mon cœur saigne.