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Critique de Bougnadour


Il ne peut s'agir ici de critiquer un des témoignages les plus marquants sur 14-18 mais de dire que ce cycle qui nous raconte les neuf mois de guerre du lieutenant Genevoix est des plus bouleversants qui soient.
Nulle considération historique ou stratégique mais la guerre au raz du sol menée par des hommes partis confiants et qui s'enfoncent dans l'horreur.
De sèche et nerveuse au début la phrase de Genevoix devient ample, souple et poétique au fil des volumes, le jeune normalien devient homme et l'écrivain s'accomplit.
Le récit est clinique, les pires images sont décrites mais assez froidement car c'est la survie mentale qui est en jeu, l'ami de hier est le cadavre déchiqueté d'aujourd'hui, il faut donc se départir le plus possible des sentiments.
Les longs moments passés à l'arrière du front permettent de retisser les liens déchirés par la mort, l'homme seul ne peut survivre, la camaraderie est le bien suprême. Ces soldats ne se battent pas par patriotisme ni héroïsme mais parce que bien se battre, être efficace, est encore le meilleur moyen de survivre. Genevoix ne désespère pas de l'humanité : le boche est l'ennemi haï par tous, mais quand il prend la forme d'un prisonnier apeuré, il redevient le semblable accueuilli et soigné sans ressentiment. Une grave blessure le mettra à l'écart de la guerre mais aussi de ses frères d'armes qui le regardent partir avec une indifférence qui lui brise le coeur mais dont il comprend l'effet protecteur. Avec Ceux de 14 il rendra hommage à ceux avec qui il n'est pas mort.
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