AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,42

sur 377 notes
5
41 avis
4
13 avis
3
1 avis
2
0 avis
1
0 avis
Voilà un témoignage absolument irremplaçable sur la Grande guerre.
J'ai commencé ma lecture avec un mélange d'impatience mais aussi d'appréhension, après avoir été décontenancé par le lyrisme stratosphérique de la Forêt perdue. Heureusement, il n'y a ici rien de cela : si la langue est belle, le ton et la narration sont sans la moindre affectation, au plus près des hommes qui ont entouré Genevoix sur le front.
On ne doit pas s'attendre à une quelconque dramatisation du récit : c'est un journal de guerre, extraordinairement lucide et bien écrit, mais sans autre scénario que celui de la guerre, au jour le jour, dans toute son humanité et son inhumanité. Cela s'étend sur près de huit cent pages, racontant l'horreur par le menu, mais également la monotonie de l'horreur. Car la guerre se définit aussi par une addition de temps vides, peuplés d'ennui, habités par la répétition des mêmes gestes, des mêmes moments, des mêmes rituels, avec des variations aussi subtiles qu'infinies. Entre le temps à tuer et le temps qui tue, les soldats cherchent désespérément à raviver le souvenir de leur vie d'avant. Parfois, ils portent comme une croix le remords d'avoir un jour mal agi, et de ne peut-être jamais pouvoir se faire pardonner. Ces pages-là serrent souvent le coeur.
Le lecteur impatient pourrait être tenté d'aller tout droit au quatrième et dernier volume de l'ensemble, Les Éparges. C'est le plus célèbre, le plus violent et spectaculaire, le plus conforme en un mot à ce que l'on croit savoir de la Première Guerre mondiale. Faire l'économie des premiers tomes serait à mon avis une grave erreur, qui priverait de la compréhension profonde de l'oeuvre : les huit cents pages qui mènent à l'apocalypse des Éparges sont un chemin qu'il faut accepter de parcourir pour espérer en saisir le sens, si tant est qu'une abomination telle que celle-là puisse avoir un sens.
Les héros sont sacrifiés par la patrie, vite enterrés, aussi vite remplacés, promis certes à une gloire collective mais à l'oubli individuel. Genevoix leur rend ici justice : ils sont une centaine, dit-il, qui l'ont accompagné dans cette guerre. Une centaine de destins brisés, de vies interrompues ou mutilées. Des croix, des fosses, des photos pâlies... Et Genevoix qui leur redonne le souffle, qui leur rend un visage et les fait parler de nouveau. Le plus bel hommage qu'un ami et que la littérature pouvaient leur rendre.
Commenter  J’apprécie          9115
Est-ce que la paix a jamais été réelle, a jamais existé ? Est-ce qu'il fut un temps où les hommes étaient libres ? Libres de leurs gestes, de leur temps, de leurs rêves, de leurs pensées ?

Dans ces forêts d'Argonne où ne cheminent plus les hardes silencieuses, où les arbres ne sont que squelettes de bois, ne portant plus feuilles, ne murmurant plus réponse au vent, dans ces bois où les oiseaux ont fui, seule la boue chuinte, hurle, agrippe et ensevelit.
Cette matière indomptable à l'image de l'Histoire qui s'écrit mot à mot au milieu de ces compagnies, de ces bataillons, s'approprie les corps, pénétrant les vêtements, autant qu'elle s'immisce dans les esprits, paralysant les pensées et les espoirs. Quand ces hommes espèrent le froid, c'est pour s'échapper d'elle, de sa gangue possessive pour mieux embrasser le mordant de la gelée, la douceur froide, tranchante, et trompeuse de la neige ou du grésil qui ajoutent à leurs souffrances.

Ils sont milliers mais ne sont qu'un : celui qui peine sous la charge du havresac, celui qui tremble des heures à venir, celui qui regarde angoissé l'éphémère protection des parapets, celui qui s'envole auprès des êtres aimés sans savoir quand il les serrera à nouveau dans les bras, sans savoir même s'il lui sera permis à nouveau de le faire...
Ils attendant au rythme des jours et surtout des nuits, ils espèrent la relève, ils redoutent le retour aux tranchées, ils observent les obus qui strient le ciel, les balles meurtrières qui viennent sans bruit à leurs oreilles fracassées et ôtent la vie du voisin, du compagnon, de celui avec qui ils venaient juste de partager une cigarette pour tromper le temps, le froid. Ils ont faim quand l'escarpement, la boue et l'alerte éloignent les cuisines, quand la chaleur ne leur sera pas offerte encore cette fois, quand il faut attendre encore...


Maurice Genevoix dit avec beaucoup de pudeur ce qu'ont été ces premières heures du conflit le plus meurtrier du pays, durant ces mois qui séparent son engagement de sa blessure aux Eparges.
S'il dit l'attente, il dit la misère des conditions de celle-ci, le froid, la boue, accentuant l'évidence de la fragilité déjà extrême des existences. S'il dit la montée au front, il parle des ordres absurdes ou insensés que l'agent de liaison dépose devant lui au risque de sa vie, tout autant que ses camarades de tranchées.
Maurice Genevoix ne juge pas, ne s'apitoie pas, décrit sans grandiloquence ces quelques mois. S'il insiste, c'est sur la résignation qui se faufile et gagne tous les esprits, résignation à obéir autant qu'à accepter que le doigt de la mort désigne le prochain à s'effacer...
Les pages bouleversantes de cette offensive que l'on sait, au début du récit, imminente sont de celles qui accrochent le coeur, de celles qui labourent les âmes. Ces hommes deviennent nôtres dans leurs souffrances, dans la fatalité qui les guide. Beaucoup tombent, peu reviennent et s'ils ont cette destinée, ils ne peuvent s'empêcher de penser que le sort distribue au hasard, à chacun sans distinction, à celui-là la vie encore pour combien de temps, à cet autre une agonie terrifiante pour lui et ceux qui l'entendent appeler.
Les mots de Maurice Genevoix sont tissés d'acuité, même s'il s'est battu avec courage, faisant preuve de beaucoup d'empathie envers ses hommes, de cette solidarité qui guide pas et décisions, il n'en reste pas moins lucide sur l'ineptie des actes et des combats de ses hommes éreintés et anéantis de fatigue et de désillusion, trop intimes de cette mort qui s'identifie comme leur plus proche compagne.

L'absurdité des guerres est une évidence mais plus encore ce conflit qui s'incarne en un chaos monstrueux, broyant les existences, amputant les corps et les âmes, réinventant les vies désormais autres. Devant tant de souffrance, tant de cris silencieux de ces êtres parcourant les tranchées pour monter au front, obligation nous est faite de nous imprégner de ce livre pour dire un respect, pour garder leurs visages dans les pensées, pour ne pas oublier cette génération offerte au sacrifice. Celui-là choisi justement parce que le style dit dans sa simplicité l'existence réelle de ceux qui ont foulé ces terres et ces bois en ce premier hiver du conflit, celui-là parce qu'il parvient si bien à nous faire épeler le mot "Paix".


Maurice Genevoix a écrit d'autres récits souvent portés par une évocation essentielle de la nature, des bois, de ceux qui les animent, de ceux qui en sont le frémissement de vie – chevreuils, oiseaux ou arbres... Sans doute, est-ce la plume d'un être qui avait contemplé l'extrême cruauté des hommes et qui ne parvenait à la chasser de son esprit, qui traçait les mots de ces histoires fabuleuses emplies du sentiment si précieux de la paix.
Commenter  J’apprécie          8515
A travers ces 4 livres dont l'auteur entame l'écriture dès sa démobilisation, Maurice Genevoix nous fait partager d'abord l'espoir qui porte les jeunes gens de 1914 qui partent en plein été pour une guerre qu'ils croient encore brève.
On partage le quotidien des combattants, à hauteur d'homme, des environs de Bar le Duc pendant la bataille de la Marne, jusqu'au nord de la Meuse et aux Eparges dont la boue a englouti tant d'hommes.
A l'espoir des débuts succède la désillusion et le dégoût de cette guerre abominable où les hommes sont lancés à l'assaut de positions imprenables, où les offensives inutiles se succèdent et emportent chaque fois sont lot de vies.
Lorsque l'on termine Ceux de 14, il en reste bien des choses après l'avoir achevé. On ne voit plus le site des Eparges de la même façon après ce récit. En particulier lorsque l'on localise la tombe du lieutenant Porchon au cimetière du trottoir, situé en contrebas du piton.
Genevoix,à travers son récit, son art de la description, nous fait vivre les moments qu'il a traversés jusqu'à sa blessure en avril 15, celle là même qui l'a sauvé.
Beaucoup d'émotion dans ce livre qui est ce que j'ai lu de meilleur sur ce sujet.
Commenter  J’apprécie          560
Je viens de passer un mois au coeur de la première guerre mondiale et je ne suis pas près d'oublier. Après la lecture magnifique du "Chemin des âmes" de J. Boyden, j'ai eu envie d'entendre la voix d'un combattant. Et je crois que Maurice Genevoix est celui qu'il faut écouter. " Ceux de 14" est à mon avis un chef d'oeuvre: d'abord parce que l'écriture de l'auteur par sa force évocatrice nous plonge dans des moments vécus et nous les fait partager pudiquement certes mais aussi fortement, ensuite car c'est un vrai témoignage et que chaque personnage a vraiment existé: ils ne sont pas des personnages mais des témoins et Genevoix leur a donné ce qui leur a manqué à tous: la parole. C'est par moments presqu'insoutenable mais Genevoix décrit aussi une telle humanité au milieu de la barbarie que c'en est une leçon. A lire absolument.
Commenter  J’apprécie          491
Ceux de 14 de Maurice GENEVOIX
(Flammarion – 2013)

4e de couverture : 1er août 1914 : la France décrète la mobilisation générale. le 2 août, Genevoix, brillant normalien qui n'a pas 24 ans, rejoint le 106e régiment d'infanterie comme sous-lieutenant.. neuf mois plus tard, il est grièvement blessé et est réformé. Fin de la guerre pour le jeune Genevoix.
Entre ce mois d'août 1914 et les trois balles qui l'atteignent, le 25 avril 1015 dans la Tranchée de Calonne, le jeune homme aura participé à la bataille de la Marne, marché sur Verdun et, surtout, pendant quatre longs mois, défendu les Éparges. Sur cette colline meurtrière, les combats se font au corps-à-corps, à la grenade, et sous le feu des obus. Entre l'été et le printemps revenu, il vit le quotidien du fantassin, la boue, le sang, la mort, alors que le commandement croit encore à une guerre courte.

Mon avis : On est d'accord c'est un sacré pavé (il réunit plusieurs livres en un), mais il ne faut pas s'y arrêter, c'est tellement addictif qu'on le lit facilement (j'allais dire d'une traite, mais faut pas exagérer quand même) !
Je ne suis pas particulièrement fan des récits de guerre et pourtant. C'est incroyable ! Grâce à Maurice Genevoix, on vit dans les tranchées. Et on suit ces pauvres malheureux qui devaient avancer coûte que coûte et parfois reculer. Sont consignés dans ces carnets, les avancées, les reculades, les ordres incohérents, les difficultés d'approvisionnement, l'incompréhension, le froid, la faim, et puis, l'Histoire, pas toujours aussi noble que dans les livres scolaires.
Quelle idée merveilleuse d'avoir consigné ainsi toutes ces journées de galères, d'espoirs et de déconvenues.
Surtout ne pas se laisser effrayer par la grosseur du livre, c'est une lecture enrichissante et pleine d'humanité. Je vous la recommande vivement !

À lire avec un bon casse-croûte et un verre de vin rouge en écoutant une marche militaire.
Instagram @la_cath_a_strophes
Commenter  J’apprécie          312
Il y a quelques jours l'actualité rappelait à notre souvenir Maurice Genevoix et tous ces poilus de 14-18..son corps était transféré au Panthéon...
Belle occasion de relire un livre que j'avais découvert en visitant, une nouvelle fois, les sites de Verdun, Les Éparges...il y a bien longtemps de cela..Je venais de m'y marier, et mon grand-père, "ancien poilu classe 16" m'avait accompagné, larmes aux yeux d'un village à un autre....les souvenirs qui lui remontaient en mémoire étaient trop lourds à revivre...les copains disparus, ses blessures.... Lui que nous connaissions taiseux, parlait, parlait, n'arrêtait pas, le coeur partagé entre les souvenirs douloureux dans son corps et dans son coeur, entre les copains qui y avaient laissé la vie, les gradés sans âme...et une certaine forme de fierté, cette fierté qui lui permettait de dire "j'y étais".
Aujourd'hui, chaque village possède son cimetière militaire, croix blanches pour les cimetières français, Stèles béton ou croix noires pour les cimetières allemands....tous fleuris le 11 novembre
Les larmes aux yeux il revoyait cet abreuvoir à l'entrée d'un village, me disait que "là ils venaient prendre l'eau" .Comble de l'absurdité...c'est aussi là que les allemands venaient et qu'il se rencontraient...sans se battre, sans animosité...simplement des hommes.
Genevois évoque également ces scènes humaines de fraternisation.
Ce texte était mis en avant dans l'un de ces points de vente de souvenirs qui fleurissent dans tous ces sites de mémoire...C'était l'été, il faisait beau et soleil.Puis je l'avais donné à un autre lecteur.
Il faut avoir parcouru par temps de neige ou de verglas lorrain ces sites- ce que j'avais déjà fait avant cette cérémonie de mariage - pour comprendre, si besoin était, toute l'horreur et la vie de ces jeunes hommes dehors dans la boue, dans la neige...Au détour d'un bois un tas de pierre, "Ici était le village de Fleury devant Douaumont"... au détour de ces bois aux multiples entonnoirs , de cette "tranchée des baïonnettes" mise en avant parce que sous terre dormaient à jamais des soldats, baïonnette au canon dans l'attente de l'assaut, soldats enterrés vivants par un obus...Depuis des salopards sont passés par là et ont volé les baïonnettes...triste monde sans respect.
Ce n'est pas un roman, c'est simplement un témoignage, sans dramatisation, sans aucune recherche de sensationnel...un témoignage humain sans aucun effet de manche sur la camaraderie, l'attente, la peur, le froid, la boue, un témoignage au jour le jour, qui frôle l'ennui parfois, l'ennui de relire du déjà lu, l'ennui que devaient vivre des hommes dehors par tous les temps, l'ennui de ces jours d'attente....des semaines d'ennui, mais demain tout va changer ...on doit attaquer, alors on y pense, on dort mal...et le lendemain, les copains disparaissent pulvérisés par un obus, d'autres resteront des heures sous la pluie à attendre les brancardiers...mais tous en sortiront marqués à jamais.
Oui, c'est un témoignage important sans aucune recherche de sensationnalisme sur 18 mois de longue attente et de combats..18 mois interrompus par de graves blessures .
Un livre, - somme de 5 textes parus précédemment : Sous Verdun, Nuits de guerre, Au seuil des guitounes, La Boue, Les Éparges...relu à l'occasion de notre actualité, qui démontre si besoin était tout l'absurdité de ces guerres.
Indispensable!
Lien : https://mesbelleslectures.co..
Commenter  J’apprécie          261
Nous entrons dans l'enfer de la guerre des tranchées en août 1914 avec le sous-lieutenant Genevoix dans le secteur des Eparges. Dès 1916, l'auteur publiait "Sous Verdun", la première partie de ce récit, partiellement objet de censure pour cause de moral des troupes. Puis venaient Nuits de Guerre, La Boue, et enfin, en 1923, Les Eparges. Petits et grands moments de vérité du 106ème régiment d'infanterie. Et la mort en embuscade, si bruyante, si proche, si présente qu'on ne la regarde presque plus.

Dans le bourbier de Verdun, l'adversaire est le Boche. Mais l'ennemie est universelle : c'est la guerre. Cette machine est comme la mine de Germinal : un monstre à broyer l'homme, quelle que soit sa nationalité.

On pense bien sûr aux Croix de Bois de Dorgelès, si voisines, dans le temps et dans l'esprit. Mais pas que ! Genevoix croise parfois l'absurdité de la vie et de la guerre du Voyage de Céline. Les voila qui regardent les mêmes choses, chacun depuis sa place, chacun avec ses mots. Ainsi du colonel qui devise sous les balles ; ainsi des profiteurs de guerre ; ainsi des deux vieux qui bavassent dans leur maison, indifférents aux tirs allemands qui la traversent, puisque " des morts pareilles, ça n'arrive qu'aux jeunes". Il est vrai que le cuirassier Destouches avait lui aussi été blessé gravement en 1915.

On aperçoit déjà parfois certains caractères héroïques de la Suite Française d'Irène Nemirovski. C'est dire si ce livre est fondateur du récit de guerre français.

le récit s'achève par l'évacuation du jeune officier, "enfin quitte" avec la guerre qui lui inflige une grave blessure en avril 1915. Il se termine par un bel hommage à cette foule effrayante, trop lourde, trop serrée : les morts. Un livre, assurément, qui macère en son lecteur après la dernière page.
Commenter  J’apprécie          260
Peut-on par l'écrit transmettre ce qu'est la guerre ? Ce que fut la guerre de 14 ?
C'est sans doute mission impossible.
Mais Maurice Genevoix raconte
Sans fioriture
Sans Gloriole
Parfois avec poésie quand, profitant d'une accalmie dans la folie des hommes, la nature se révèle.

Il fait un récit à hauteur d'Homme.
Pas un Homme debout criant à l'assaut des lignes ennemies.
Un Homme couché dans la boue, qui se creuse un abri pour échapper à la violence inouïe des bombardements, des combats.

C'est un récit avec les hommes de troupes, dans leur quotidien.
On est avec la compagnie quand elle construit des abris, se réjouit d'être relevée, améliore son ordinaire, chante, plaisante.

Des choses anodines prennent des dimensions considérables.
De la nourriture chaude est un miracle.
Un lit avec des draps propres un autre.

Le livre parle des hommes, de leur camaraderie, des lettres qu'on écrit au fond d'un abri.
Des vivants.
Des blessés.
Des morts.

Le rythme est lent, car la guerre c'est aussi l'attente.
La nuit les heures sont longues et terrifiantes quand on croit distinguer derrière chaque un ombre un Allemand qui rampe vers vous pour vous égorger.

« Ceux de 14 » est constitué de 4 livres.
Ne cédez pas à la tentation de sauter les 3 premiers pour ne lire que le dernier « Les Éparges ».
Ce quatrième livre contient surtout un chapitre sobrement intitulé « La mort ».

Les trois premiers livres permettent de saisir trois choses importantes :

- Les premiers mois de la guerre quand on croit encore qu'elle ne durera pas

- La terrible routine qui s'installe.
La montée au front, les combats, les pertes, la relève, les marches, les tranchées.
Une routine de mort qui détruit même les vivants.
La perte, les pertes des camarades.

- L'amitié, la camaraderie, la simple humanité
On ne peut saisir le livre 4 sans ça.
Et « ça » c'est toute la force du récit de Maurice Genevoix.
Des hommes simples jetés dans la fosse
Lien : https://post-tenebras-lire.n..
Commenter  J’apprécie          231
J'ai lu énormément de livre, récit, épistolaire, témoignage … concernant l'histoire, en particulier les deux guerres, 14-18 et 39-45, c'est complètement stupide de dire ça, mais j'ai préféré celle de 14-18, surement par mes lectures qui rendaient celle-ci, plus poétique.
Et Monsieur Maurice Genevoix a fortement contribué à cela, il est vrai que dans la littérature de Guerre peu savent intégrer le récit cependant dans le récit que nous délivre Genevoix, une forme de poésie se libère, tellement forte et tellement convaincante qu'elle rend cette guerre atroce, poétique. Nous connaîtrons les immondices de la guerre, ses malheurs, ses Hommes si courageux qui ont souvent perdu leur vie pour la France, ses hommes forts, et nous les aimerons. Nous rirons, nous pleurerons, nous serons avec lui lors de cette guerre qu'il nous décrit si bien.

En effet Ceux de 14 est un journal de bord qui s'étendra sur neuf mois, du 25 aout 1914 au 25 avril 1945, où Maurice Genevoix sera évacué vers l'arrière et transféré dans plusieurs hôpitaux. Les batailles de la Marne et Des Éparges seront clairement racontées, par leurs descriptions picturales, métaphoriques sur les couleurs et les lumières, Maurice Genevoix nous assure des sensations visuelles, auditives, tactiles, olfactives et gustatives.
Maurice Genevoix finira dans le registre lyrique, passage très émouvant où il pense aux hommes de sa section, Maurice Genevoix écrira avec tant de sincérité, de compassion, d'amitié que ce passage est tellement beau, puissant et savoureux.
Lien : http://libermoi.blogspot.fr/..
Commenter  J’apprécie          222
Engagé avec le grade de sous-lieutenant au 106 d'infanterie, Maurice Genevoix nous entraine dans cette boucherie que fut la « grande guerre ».Il écrit une chronique dure, vivante, pleine d'humanité dans laquelle il nous présente ses hommes. Ceux qu'il mène au combat, ses hommes qu'il glorifie, ses hommes qui deviennent ses frères dans le froid, la boue, la faim, la guerre, la douleur et la mort. D'aout 2014 à avril 2015, Verdun et sa région fut leur champ de bataille, avançant, reculant de quelques kilomètres en laissant les compagnons blessés ou morts obéissants aux ordres aveugles et imbéciles de l'Etat-major. le sous-lieutenant Maurice Genevoix fut touché de 3 balles, ses frères d'arme le portèrent à l'arrière ou il fut hospitalisé.
Un grand document sur la vie et la guerre des tranchées, une écriture sobre, claire, vivante…de la littérature.
J'ai beaucoup lu sur ce que l'on nomme « la boucherie de 14-18 » mais ce livre-document est pour moi essentiel pour m'aider à rendre hommage à ces hommes en les faisant revivre par ma lecture.
Commenter  J’apprécie          210




Lecteurs (1559) Voir plus



Quiz Voir plus

Quelle guerre ?

Autant en emporte le vent, de Margaret Mitchell

la guerre hispano américaine
la guerre d'indépendance américaine
la guerre de sécession
la guerre des pâtissiers

12 questions
3206 lecteurs ont répondu
Thèmes : guerre , histoire militaire , histoireCréer un quiz sur ce livre

{* *}