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Critique de Achillevi


J'ai retrouvé avec plaisir cette prose magnifique de Genevoix, lente et aérienne, poétique et lumineuse, précise et délicate. Une prose qui nous fait voir ce qu'on ne voit plus, ressentir ce que nos sens ne perçoivent plus, mettre des mots sur la vie fourmillante de nos jardins, sur le rythme des saisons qui colorent nos horizons, sur les « merveilleux secrets » qui nous « unissent à l'universelle création ».

Et rroû, chat dont la noirceur du poil n'a d'égale que l'energie vitale, en est le trait d'union. Depuis le creux de sacs où sa mère, une mince chatte bigarrée l'a mis bât, jusqu'à ce que Griset, un petit chaton angora lui succède dans les bras de Clémence, rroû conquiert par étapes successives les espaces et les hommes qui l'entourent et les domestique.

Et l'on passe, par orbe concentriques de la pénombre sèche d'un grenier, au magasin, à la cour, au mur qui l'entoure, au marronnier rose, à la Charmeraie (maison de campagne du maître), à la Loire silencieuse et la forêt hostile dans l'hiver.

C'est également la spécificité du lien que l'homme établit avec les animaux et la nature que Genevoix explore dans sa simplicité et sa gratuité. La personnification de rroû y est naturelle et l'on aborde le monde qu'il découvre aussi bien à travers son prisme félin qu'à travers la projection affective et candide de sa maîtresse Clémence à son égard.

Une très belle leçon d'écologie pour ceux qui ne voient plus la beauté simple et le fourmillement du monde qui nous entoure.
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