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Critique de camati


Comme dans de très nombreux romans policiers, deux histoires se déroulent en parallèle. Mais là, j'avoue qu'au départ, je ne voyais absolument aucun lien entre les deux. De surcroît, l'action tarde à venir et l'une des deux histoires est en fait le monologue de Gidéon, jeune violoniste bloqué, qui s'adresse à sa psychologue. Ce début m'a paru interminable.
Les derniers romans d'Elizabeth George que j'ai lus m'ont à chaque fois laissé cette même impression de lenteur à se mettre en route. J'attends toujours avec impatience l'apparition de Barbara Havers.
Peu à peu, cependant, le récit de Gidéon Davies s'étoffe et on le voit plus souvent en interaction avec d'autres personnages tels que , Richard, son père , et Libby, sa locataire et amie. Le blocage du virtuose, s'il est une simple panne aux yeux de son père qui en a fait le centre de sa vie, se révèle être en lien avec les drames de son enfance. Ce qu'il avait oublié, parce qu'il était alors très jeune , remonte progressivement à la surface de sa mémoire, de façon douloureuse mais nécessaire.
Comme toujours, j'apprécie l'écriture de l'auteure, fluide, élégante sans être vieillotte, malgré un peu trop de détails parfois dans les descriptions, dont je n' ai pas toujours vu l'utilité. Ce roman de 800 pages aurait pu gagner en économie.
J'ai été touchée par le personnage de Gidéon, ou plus exactement par la souffrance dans laquelle il se débat. Peut-être parce que j'ai connu ce blocage musical. Je savais aussi qu'il n'était pas lié à l'instrument lui-même, mais à un problème d'ordre psychologique. La quête de la cause est difficile à tous points de vue.
Dans ce roman, on peut dire que c'est la souffrance des uns et des autres qui conduit aux divers meurtres. C'est donc une histoire pleine d'humanité, et c'est ce que j'ai aimé. Les personnages sont des personnes ordinaires, comme vous et moi, à part Gidéon, avec des sentiments, des interrogations, des accidents de la vie. le lecteur ne peut que se sentir proche et se dire que n'importe qui peut basculer du côté obscur.
Le dénouement laisse un sentiment d'amertume et n'est peut-être pas si imprévisible que cela. Il reste des zones d'ombre, peut-être parce que finalement, tout est rarement tout noir ou tout blanc mais plutôt un camaïeu de gris.
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