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Critique de KiriHara


J'ai découvert la plume de Philippe Georget en me penchant sur feu les éditions Jigal Polar dont je voulais découvrir depuis longtemps le travail.

Mon choix s'est tout naturellement porté sur « L'été tous les chats s'ennuient », de Philippe Georget.

Pourquoi naturellement ?

D'abord, parce que ce titre est le premier opus mettant en scène le personnage récurrent du Lieutenant Gilles Sebag – et j'adore les personnages récurrents.

Ensuite parce que l'action se déroule sur Perpignan et sa Région, des lieux rarement mis en avant dans la littérature policière (si ce n'est dans mes romans que personne ne connaît).

Enfin, parce que j'avais déjà croisé l'auteur sur des salons littéraires.

Sans être totalement emballé par cette première lecture, j'avais tout de même apprécié la plume de l'auteur, quelque peu le personnage central, même si j'avais des choses à reprocher au système narratif utilisé et à l'intrigue.

Pour autant, j'enchaînais immédiatement avec le second opus de la série : « Les violents de l'automne » – oui, c'est comme les quatre saisons de Vivaldi, sauf qu'ici ce sont les quatre saisons de Gilles Sebag – un roman publié en 2012.

Pour rappel, Philippe Georget est né en 1963 en Seine–Saint-Denis et n'est arrivé au pays catalan qu'après avoir été muté à Perpignan par France 3 où il officiait en tant que journaliste.
Le Lieutenant Gilles Sebag est chargé d'enquêter sur le meurtre d'un Pied-Noir habitant dans le quartier du Moulin à Vent de Perpignan. L'homme a été abattu d'une balle dans la tête et on a retrouvé, inscrit sur une porte, trois lettres : O.A.S.

Gilles Sebag va donc devoir enquêter dans le milieu pied-noir du département afin de trouver qui est l'auteur d'une vengeance évidente prenant sa source probablement durant la Guerre d'Algérie…

On retrouve dans ce roman tout ce qui avait fait le charme du premier opus, mais également tout ce qui m'avait un peu moins emballé.

En tout premier lieu : le système narratif.

Bon, je sais, je suis probablement un des seuls lecteurs qu'un tel système narratif dérange, mais, que voulez-vous, j'ai du mal avec la systémisation des narrations alternées.

Dans le premier, l'auteur passait de l'enquête à la vie privée de Sebag – en un tout cohérent – à des passages relatant les heures d'une femme kidnappée, puis aux pensées du kidnappeur… Heureusement, les passages ne concernant pas le personnage central étaient plutôt courts, mais je déteste cet artifice qui est chargé de faussement dynamiser un récit simple et linéaire.

Ici, les passages hors enquêtes sont plus nombreux et plus longs puisque, de l'enquête, le lecteur est transporté, par à-coups, au début des années 1960 pour comprendre, à coups de flash-back, les origines des meurtres, puis au présent pour présenter l'état d'esprit du meurtrier…

Si, certes, les passages dans les années 1960 sont nécessaires à la compréhension de l'ensemble, ces retours en arrière n'ont eu de cesse de me lasser – mais c'est le procédé qui veut ça chez moi.

Je reprocherai la propension de Gilles Sebag (et donc de l'auteur) à se pencher encore sur les questionnements autour de l'infidélité de sa femme durant l'été précédent. Cela n'apporte rien à l'histoire, ni même au roman et si, déjà, c'était lassant dans le premier opus, y revenir encore et encore, des mois après (le roman se déroule l'automne qui suit) voilà qui est vraiment irritant. Après tout, le gars est un enquêteur hors pair alors, soit il enquête pour avoir sa réponse, soit il pose la question à sa femme, soit il passe à autre chose.

Quant à l'intrigue… je dois avouer que je méconnais totalement l'univers des Pieds-Noirs, que je ne m'intéresse pas à la Guerre d'Algérie et donc, l'histoire a eu un peu de mal à m'enthousiasmer.

Heureusement, reste la plume de l'auteur, un héros attachant (malgré ses ruminations sur l'éventuelle infidélité de son épouse) et la visite du département.

D'autant que, cette fois, l'auteur n'a pas oublié d'évoquer l'omniprésente Tramontane qui, chez nous, souffle, certes, en Automne, mais pas que.

Au final, un roman que j'ai lu sans déplaisir bien que le sujet ne m'intéressât pas et malgré les quelques défauts évoqués…
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