Brèves de solitudeSylvie Germain
roman
Albin Michel, 2021, 210p
J'aime bien
Sylvie Germain. J'ai lu presque tous les livres de sa première période. Je l'avais un peu délaissée, puis je l'ai retrouvée avec
Brèves de solitude, et décidément l'autrice mérite qu'on la lise.
Brèves de solitude est d'abord un chef-d'oeuvre de construction. Finalement, c'est peut-être ça avant tout, un roman, une construction. L'histoire semble banale : des personnes dans un square. Une vieille dame observe, tout en faisant ses mots croisés, ceux qui s'y trouvent, et parmi eux un jeune homme pas bien propre sur lui, qui dérange un peu. Ce jeune homme aura la place en creux dans ce roman, la place centrale même ; il est la figure du migrant et il reçoit plusieurs appellations. Ce qui arrête la banalité, c'est le moment : nous serons en plein confinement, et donc les promenades dans le square seront suspendues. Quelle place alors pour le migrant. Ce confinement nous permettra de connaître davantage les personnes qui se trouvaient dans le square. Nous accompagnerons un fils qui perd sa mère morte à l'Ehpad, et qui sera enterrée sans les soins mortuaires. Tous regarderont la lune, qui est pleine, avec étonnement.
Sylvie Germain, mine de rien, fait revivre cette période très spéciale, presque exceptionnelle, parle de la vie, des gens, des tracas, et des problèmes humains d'aujourd'hui. Elle est une remarquable observatrice de notre société.
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