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Critique de Bruidelo


Il fut un temps où Breugellande - pays de Brueghel - était un vrai pays de Cocagne, où l'on n'avait d'autre souci que de soigner sa bedondaine, dormant, riant ou dansant, en attendant que les alouettes vous tombent rôties dans la bouche, ou que pleuvent des marrons glacés, près d'une fontaine de cidre ou d'hypocras. « Nul ne thésaurisait, ou ne besognait ou n'enviait son semblable. » Ce n'était qu'amour, paix et joie.
Mais hélas, cet Éden fut détruit par la secte des pédants et des voraces. Ne restent de cet âge d'or que des bouteilles à boire in memoriam.
Et voilà que Nekrozotar, le montreur de cataclysme, l'ordonnateur du Grand Raffût, le maître des asticots, chevauchant l'ivrogne Porprenaz, vient annoncer la fin du monde. Mais se pourrait-il que cette apocalypse farcesque et carnavalesque remette le monde à l'endroit en laissant les plus vilains mourir de male-rage à l'idée de leur anéantissement, libérant Breugellande de leur influence néfaste, laissant la place à ceux qui veulent se « conduire de sorte que les hommes de l'avenir ne pleurent autrement que de joie »?

J'ai aimé ce côté fable farcesque aux références picturales joliment exploitées. J'ai moins été emballée par le mélange des registres si souvent loué chez Ghelderode: le langage ampoulé des amants m'a ennuyé. Même dans le côté farcesque, tout n'est pas réussi: le troisième tableau qui présente Sire Goulave victime de ses ministres caricaturaux manque d'originalité et m'a un peu lassée à la lecture (ça peut sans doute être beaucoup plus drôle quand c'est joué). Mais dans l'ensemble, c'est une pièce intéressante.
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