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Critique de Sachenka


Récemment, je suis allé à la bibliothèque pour emprunter un livre spécifique de Virgil Gheorghiu mais il était déjà emprunté. Je me suis rabattu sur un autre roman de l'auteur, Les noirs chevaux des Carpates (ayant également paru sous le titre La maison de Petrodava). Il y avait quelque chose dans le résumé qui m'a interpelé, les montagnes, ce coin reculé des Carpates. Bien souvent, dans de pareils décors, proches de la nature, les gens sont plus sensibles aux manifestations de l'étrange et du destin, ça ajoute une dimension tragique à leur histoire.

Et, avec Les noirs chevaux des Carpates, on est bien servi. Lucian Apostol, un pauvre institeur venu de la vallée demande, pour la deuxième fois, la main de Roxana Roca. Domnitza Roxana. Princesse Roxana. Celle que, dans les premières pages, je croyais être une fille ordinaire est en fait l'héritière d'une vieille maison d'éleveurs de chevaux de race. Fière, impérieuse, comme ses étalons. Apostol a tout obtenu la main de Roxana – et ma sympathie – mais il ne sera pas à la hauteur et son destin, quoique sévère, m'a paru surtout étrangement poétique.

L'histoire est poursuivie par Stela, leur fille. Elle aussi connaitra des malheurs conjugaux. À croire que cette terre des Carpates est maudite. Dans tous les cas, elle ne fait pas de cadeaux aux jeunes amoureuses.

Quelque part dans le roman, un des personnages dit : « Les plus belles choses au monde sont sans doute le vol de l'oiseau, le galop du cheval, l'amour, la nage dans un torrent comme les truites, et sûrement la mort. » J'avais retenu ce passage et c'est fort heureux. Rendu à la fin, je me suis rendu compte que ça résumait assez bien l'histoire de Stela. Son envol, je le compare à son mariage avec le prince Igor Illiyuskin. Quant au reste, à vous de le découvrir.

J'ai bien aimé que le roman mette de l'avant une dynastie de femmes fortes et courageuses, surtout de la part de Gheorghiu (bien souvent, de tels romans sont plutôt écrits par des femmes). Roxana est drapée dans son caractère indomptable, voire inflexible. Et sa fille est pareille. C'est leur force mais aussi leur faiblesse. Et j'ai trouvé dommage qu'elles ne trouvent pas d'hommes à leur hauteur. Par exemple, Michel Basarab, le deuxième époux de Stela, préfère s'effacer plutôt que s'expliquer. Incidemment, après un certain temps, je me suis un peu lassé de voir le destin s'acharner sur elles. Aussi, j'aurai souhaité des descriptions plus évocatrices des lieux et de l'atmosphère. Mais, pour tout le reste, surtout pour la grande finale majestueuse, je suis preneur.
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