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Critique de gromit33


Pas facile de questionner ses parents sur leur vies. C'est ce que veut faire Sabyl Ghoussoub et le narrateur de ce texte.
Né en France, ses parents se sont installés dans les années 70 à Paris et n'ont jamais quitté la capitale, à cause des guerres du Liban. Il questionne alors son père et sa mère, un micro branché sur la table basse du salon, au milieu des plats que sa mère lui prépare chaque fois qu'il revient à la maison. L'auteur nous fait un portrait truculent de ses parents et de leurs perpétuelles disputes sur leurs souvenirs, sur leurs sentiments, sur leurs nostalgies.
Grâce à des photos, des lettres, des souvenirs, des recherches il va raconter la vie de la diaspora libanaise en France et leurs liens qu'ils conservent avec leur pays. Il va tenter de comprendre ce pays et les perpétuels conflits qui jalonne l'histoire récente du Liban. Il va aussi se questionner, lui un enfant né en France mais qui se sent tout de même exilé. Il va d'ailleurs tenter de s'installer dans le pays de ses parents.
Ce texte m'a beaucoup touché et les recherches que fait l'auteur, des recherches pour tenter de comprendre le pays du Liban, que ce soit à travers la chronologie du pays, les implications des conflits en France (il décrit très bien les périodes où de nombreux attentats ont eu lieu en France et où les conflits du Moyen Orient ont influencé la politique française). Il parle aussi des implications de ces différents conflits dans les familles et l'histoire d'oncles ,de tantes, qui n'étaient pas toujours dans le même camps. Il est difficile de comprendre ce pays, les différents épisodes de ces conflits, des alliances entre pays, des intérêts des différents pays voisins et il décrit très bien la difficulté de prendre partie. de belles pages sur les relations familiales, de succulents échanges sur les groupes de discussion sur WhatsApp.
De belles pages sur ses parents, sur ce qu'ils acceptent de raconter, sur leur ressenti, sur la difficulté de transmettre leurs espoirs, leurs nostalgies. de belles pages sur les oncles, la tante, sur des amis de ses parents. Sur les propres souvenirs de cet enfant et de ses vacances au Liban. Des souvenirs grâce à des photos, à des ressentis, à des plats, à des odeurs et ce sentiment d'être d'ailleurs.
Ce Beyrouth sur Seine est un bel hommage aussi à ce qui fait la France et sa diversité. Intéressée de découvrir la richesse de cette culture de diaspora, qui reste en lien étroit avec leur pays mais s'ouvre aussi à celle qui les accueille. Son père ne pourra pas être l'écrivain et le metteur en scène qu'il rêvait d'être jeune au Liban mais il va encouragé son fils à le devenir. Sa mère, une succulente mama, est un personnage haut en couleur et ai aimé ce bel hommage (de belles scènes quand elle se promène dans Paris, où quand elle cuisine pour les amis, les parents qui viennent dans le petit appartement parisien.)
“Tout indique dans ces images que nous sommes au Liban, la (les) langue(s) parlée(s), les visages, les attitudes, les plats sur la table, la musique, les sujets de conversation, sauf quand le dernier plan, lorsque la caméra se tourne vers la fenêtre et que la tour Eiffel apparaît au loin, à moitié floue”.
L'auteur a réussi à tenter de comprendre la situation du Liban (mais personne n'en ai capable d'ailleurs) et de nous parler de façon intime de sa famille, avec beaucoup de sensibilité et d'humour.
Je vais m'empresser de lire les autres textes de cet auteur.
#BeyrouthsurSeine #NetGalleyFrance
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