Curieux syncrétisme dans ce poème d'un maronite qui s'ouvre sur des allusions islamiques (Ali Mustafa,
le Prophète, le mois d'Ielool), hellénistiques (l'île d'Orphalese), et indo-iraniennes. La voyante Almitra (la parèdre ?) ouvre et clôt le dialogue avec
le Prophète, répétant son annonce d'une renaissance cyclique : « Un court instant, un moment de repos sur le vent, et une autre femme me portera » (pp 141 et 143).
Le maître,
le Prophète est ici « l'élu et l'aimé ». Dans ses adieux, il prêche une série de paraboles sur l'Amour, le Mariage, les Enfants, le Don, le Travail, le Bien et le Mal etc. Loin des rigueurs des religions du Livre, de l'indifférence arrogante d'Empédocle et de Zarathustra, et bien loin des cruautés de Mithra, il délivre un message bienveillant, quiétiste, panthéiste. L'homme est guidé par son « moi divin » pour dépasser la mort : « Qu'est-ce que le fait de cesser de respirer sinon un acte qui libère la respiration de son flux et reflux incessants, afin que le souffle puisse élever et émaner en une quête, sans entraves, vers Dieu ? » (p 122). Religiosité aimable, consensuelle, pacifique. Une source d'aphorismes poétiques pour célébrer les unions ou les naissances.
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