AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Luniver


La machine à différences est une uchronie basée sur la découverte de Babbage : une machine capable d'effectuer des calculs complexes et d'exécuter de petits programmes écrits sur carte perforée, ancêtres de nos ordinateurs modernes. Mais ici, les gouvernements anglais et français saisissent immédiatement toute la portée de cette découverte, et construisent d'immenses machines, monstres d'acier, d'engrenage et de vapeur, capables de ficher toute la population.

Le roman nous plonge dans l'actualité de l'époque : les États-Unis ne sont encore qu'un vague ensemble de micro-états que les puissances européennes tentent d'influencer, la controverse scientifique sur le darwinisme bat son plein, le mouvement luddiste (des travailleurs sabotant les métiers à tisser accusés de leur voler leur travail) vient à peine de d'être maîtrisé. de plus, Londres est plongée dans la Grande Puanteur : l'assèchement de la Tamise transforme le fleuve en un gigantesque égout à ciel ouvert, et provoque la fuite de la population qui peut se permettre de vivre ailleurs.

Le roman s'articule comme un thriller, autour de cartes perforées volées qui semblent avoir la plus grande importance pour tous les camps : complots politiques, interventions de la police secrète, influence de puissances étrangères, mafia spécialisée dans les paris truqués, …

L'ambiance du roman, sombre et oppressante, est parfaite : la technologie prive les hommes de travail, de liberté et rend des sentences, après de longues minutes de manipulation de rouages, irrévocables. Elle les empoisonne également, et les baigne dans une atmosphère puante et polluée. Ne reste alors que les bas-fonds de la ville pour (sur-)vivre quand on n'est pas de la bonne société, là où on est à la fois à l'abri de l'omniscience des machines, et où on peut disparaître facilement dans le smog.

La construction de l'histoire est par contre un peu plus particulière… À l'heure de faire les comptes, je ne sais pas parfaitement quel personnage jouait dans quel camp et pour quelles raisons. Les auteurs nous offrent régulièrement de grande ellipses, à nous d'essayer de boucher les trous avec les bribes d'information laissées par les autres protagonistes. On a parfois un passage sur la fin de vie d'un des personnages au milieu du roman, alors que son influence se fait toujours sentir dans les paragraphes suivants.

Je retiendrai bien plus ce roman pour son ambiance si particulière que pour son histoire, qui m'a parue assez confuse.
Commenter  J’apprécie          140



Ont apprécié cette critique (13)voir plus




{* *}