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Critique de Nastasia-B


Au risque de ne pas brosser la majorité dans le sens du poil, je vais donner un avis honnête, qui n'engage que moi mais qui est tellement différent de ceux que j'avais pu lire qu'il peut éventuellement être utile à certaines et certains.
J'avais beaucoup entendu parler de la réputation de ce livre sans jamais toutefois avoir cherché à en connaître plus. C'est donc à peu près vierge d'a priori que j'entamai ce roman :

Acte I : les faux espoirs...

Après un bref moment d'euphorie suscitée par la joie de me plonger dans un grand vieux classique, m'attendant à être happée par l'histoire ou le style ou les deux, une quelconque magie qui aurait pu opérer, je me suis rendue compte que je m'ennuyais effroyablement et, chose qui ne m'est quasiment jamais arrivée, j'ai laissé tomber après 10 chapitres tellement ce livre ne m'accrochait pas du tout, mais alors ce qui s'appelle pas du tout.

Les dialogues où les personnages parlent au passé simple étaient artificiels au possible à mes yeux et sonnaient faux comme une casserole à mes oreilles ; je ne m'identifiais à personne, l'histoire ne présentais pas un grand attrait de prime abord. Bref, j'ai vécu une réelle déception avec ce livre et, si vous avez le courage, essayez de passer le cap du chapitre 10. (Il est vrai que je sortais d'une lecture qui m'avait enthousiasmée et d'un style hyper pêchu, ceci pouvant expliquer cela.)

Acte II : le syndrome musée d'art moderne...

Néanmoins, étant d'un naturel obstiné, j'ai décidé, après plusieurs mois, d'en reprendre la lecture. Est-ce par masochisme ? est-ce par sensation de rater quelque chose ? Je ne saurais le dire.

Je me suis donc fait violence pour retourner m'engluer dans la mélasse de cette lecture. Je ne le regrette pas car j'ai pris un peu plus de plaisir à la lecture (m'attendant à mal) et découvert les véritables intentions de l'auteur. Elles sont exprimées assez clairement, je crois, dans le chapitre 3 de la deuxième partie. En somme, faire un roman sur le processus de gestation d'un roman.

Assez lumineusement, Gide nous dévoile tous les points faibles de son livre, risque d'ennuyer le lecteur, aspect artificiel de l'ouvrage, etc. C'est donc très courageux à lui d'avoir pris le parti de faire ce livre sachant les obstacles auxquels il se heurterait.

C'est un travail très rigoureux qu'a livré l'auteur, une mise en abîme, un procédé stylistique élaboré mais, cela ne veut pas dire pour moi chef d'oeuvre et c'est en cela que je le compare à un tableau de musée d'art moderne : si vous comprenez la démarche mais que vous n'êtes pas enthousiasmé par la réalisation finale, vous passez pour une débile qui n'a rien compris, exactement comme lorsque devant un tableau que vous comprenez mais que vous jugez abject, vous vous entendez répondre que vous êtes ignorante en art.

Pour conclure, il y a une certaine virtuosité dans ce livre, mais cela ne signifie pas pour moi une virtuosité certaine car ce n'est vraiment pas un livre qui me transporte ou qui fasse palpiter quoi que ce soit en moi, or si je lis, ce n'est pas pour voir un exercice formel d'un auteur façon James Joyce, c'est pour ressentir quelque chose résonner en moi. À vous de voir, je vous ai donné mon avis, mon tout petit avis, c'est-à-dire, pas grand chose.
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