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Critique de Crossroads


En ces temps de post-confinement, un p'tit tour à la montagne ne peut pas faire de mal.
C'est Giebel Twavel Touw qui régale, je sens déjà que ça me gagne.

Vincent est un guide de haute montagne qui s'est méchamment égaré sur le chemin rose pastel, senteur fruits des bois, de l'amour.
Elle s'est tirée, la vilaine. Comme ça, du jour au lendemain, sans le moindre message explicatif sur son tam-tam last génération. Depuis, Vincent broie tout ce qu'il peut. Du gris, du marron, majoritairement du noir, quand même.
Histoire d'alourdir un karma déjà peu enviable, on vient de retrouver Pierrot, son frangin de coeur, en bas d'une falaise. Le poto ne sachant pas voler, Vincent, toujours au summum d'une euphorie redoutablement contagieuse, suppute tout de go le vil assassinat.
C'est flanqué de Servane, toute nouvelle recrue chez les condés, que ce bien étrange duo allait randonner sur les parois mortifères d'une vérité sordide.

Giebel sait poser les bases d'une intrigue prenante en moins de temps qu'il n'en faut pour sortir du confinement, c'est pas bien compliqué.
Ce que je lui reproche, et là je fais les gros yeux, c'est d'étirer en longueur un pas de deux amoureux qui tient rapidement plus de l'accouplement du paresseux que de celui d'un Dskus Sofitelus.
Même si le cheminement est atypique, cela reste chiant à force d'être répétitif.
Et c'est ce même processus sentimentalo-guimauvesque qui s'échinera à venir casser, outre ma bonne humeur légendaire chez les mormons, un rythme initialement soutenu et prenant.

J'ai adoré vagabonder, en compagnie de Vincent, sur les pentes escarpées d'une montagne qui ne se livre jamais vraiment.
J'ai soutenu, contre vents et marées, Servane, cible toute désignée au sein de cette compagnie exclusivement masculine, avec tout ce que cela engendre de blagues lourdingues et de confiance qui se donne du bout des lèvres.
J'ai particulièrement affectionné ces énièmes rebondissements aussi tristes et déroutants que parfaitement plausibles, toujours casse-gueule dans ce type de littérature.
Je me suis imaginé habiter en retrait de ce monde vociférant, en ermite contemplatif, loin des hommes et de leur vanité cupide.
Mais qu'est-ce que je me suis emmerdé au jeu du "je t'aime, moi non plus", un ballet par trop répétitif et plombant pour taxer ce Jusqu'à ce que la mort nous unisse de millésime incontournable.

La montagne m'a procuré un bien fou.
Ses habitants, un peu moins, on va pas s'mentir.
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