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Critique de Elamia


Ce classique anglophone est enfin traduit et proposé par les éditions Belles Lettres. Je remercie Babelio et la maison d'édition pour la découverte de ce livre grâce à Masse critique. Férue de festivals médiévaux et autres reconstitutions historiques, j'étais heureuse de pouvoir le lire et de parfaire mes acquis sur cette époque que je trouve fascinante. Les auteurs, médiévistes de leur état, nous offrent une vue sur le Moyen-Âge à partir de son centre principal de pouvoir  : le château fort. Implanté en Angleterre par Guillaume le Conquérant, cet édifice qui évoque essentiellement la défense en temps de guerre, a de nombreuses autres utilités et la société qui le peuple ou l'entoure, est extrêmement codifiée.

Cet ouvrage malgré sa portée scientifique est vraiment agréable à lire. Les auteurs ont eu la bonne idée de compléter leurs propos avec des exemples extraits de chroniques de l'époque. Certains prêtent à sourire, mais apportent vraiment de la matière concernant des personnalités historiques (plus ou moins connues). Ce qui est chouette aussi, c'est d'avoir des photos, qui coupent un peu le rythme du texte, et qui donnent une vision concrète sur les lieux mentionnés. Bien que la plupart soient situés en Angleterre (normal vu que les auteurs sont Anglo-saxons) j'ai quand même eu le plaisir de voir une photo du château de Fougères en Bretagne (que je rêve de visiter), celui de Gisors et même de Chinon, (dommage que Provins soit seulement mentionné, sans photographie).

Le découpage des chapitres est très bien pensé. On part du général, la construction des châteaux forts et leur architecture, pour ensuite aller vers le mode de vie du personnel du château. Là, on va savoir comment se déroule une journée type, quelles sont les activités principales mais aussi quelles sont les règles de bonne conduite. On s'aperçoit que la justice avait une place très importante au Moyen-Âge et bien que certaines lois peuvent nous paraître injustes voire limites barbares, elles ne semblaient pas non plus insurmontables. Les paysans n'étaient pas forcément tués par leur seigneur quand ils faisaient quelque chose de travers, l'épouse n'était pas forcément répudiée ou violentée si elle prenait des responsabilités autres que conjugales.. Disons que tous les préjugés servis dans les films ou les séries, exagèrent de loin la vérité. Tout comme la fine amour qui défend un idéal qui ne reflétait en rien la réalité. Ce livre met donc fin de manière passionnante aux idées préconçues que l'on peut se faire de cette époque pas si obscure que ça. La religion était omniprésente et il était de bon ton d'observer les dogmes, mais les loisirs étaient aussi permis. Celui que préféraient les seigneurs était la chasse, et la partie expliquant l'art de la fauconnerie est passionnante à lire. Les tabous moraux pouvaient être allégés le temps de réjouissances. La fin du livre est d'ailleurs consacrée aux célébrations annuelles. Ces fêtes, héritées des croyances païennes, rythmaient non seulement le changement des saisons, mais aussi les activités agricoles (tonte des moutons, abattage des bêtes, moisson, labours, semailles...). Le dernier chapitre du livre est dédié au déclin des châteaux forts. A noter que dans cet ouvrage, les siècles représentés sont essentiellement les XII, XIII et XIVème siècles, qui correspondent à une période de renouveau en termes d'expansion culturelle.

Ce livre est très enrichissant, bien documenté et à la portée de tout le monde. Je le recommanderais à quiconque veut parfaire sa culture personnelle. Il présente certainement des limites, des sujets mériteraient d'être approfondis, mais il offre quand même une belle vue d'ensemble de ce qu'était la vie dans un château. Je vais le garder précieusement.
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