Caresser la cassure, la parole
ce moment où personne ne me dit
à quoi je devrais ressembler.
nos rêves sentent la boucane et dessinent
un voilier d’oies blanches
sur le plafond des possibles
j’ai dans le ventre un ski-doo la nuit sur l’asphalte
avec toutes les étincelles que ça peut faire
Comment avaler la beauté du lac avec tous ces fantômes à mâcher dans le poumon de plastique. Je suis dans le niveau sous l’eau d’un jeu vidéo au moment où la petite musique de quand t’as pu d’air commence.
chercher sans relâche
quoi faire de sa peau
par les petites rues les chemins de bois
les raccourcis de cimetière et de chemin de fer
chercher
chercher
Frayer
à même la cicatrice
frayer
Nous apprenons par cœur
la logique des nœuds
de toutes les démesures
l’internet trouant la pénombre
dans nos yeux de rouges-gorges
pas capables de voler comme du monde
Une chance le soir il y a l’aréna et se manger
les amygdales derrière le poste de police
il y a faire danser les aurores boréales au nintendo
les barils de poulet de l’allocation du vingt
les joyeux festins de la fête à personne
il y a les fins de semaine dans le bois
et les perdrix à tordre.
Et le lac, une chance, le lac.
Je suis un village qui n’a pas eu le choix
On a appris à contourner les regards à devenir
beaux comme des cimetières d’avions
à sourire en carte de bingo gagnante
Nous autres les probables
les lendemains
les restes de cœur-muscle
et de terre noire
Nous autres en un mot :
territoire