Gilliamesque

Je crois qu'un attribut assez utile dont je peux légitimement me prévaloir est ma capacité à discerner la réalité. Naturellement, personne à Hollywood ne me soupçonne d'être équipé d'une telle arme secrète. Ils me prennent tous pour un rêveur et un doux dingue, et c'est vrai que je le suis d'une certaine façon, mais je sais aussi discerner la réalité : elle est là-bas, tiens, je la vois. Ça ne veut pas dire que j'ai envie de déjeuner avec elle, mais s'il le faut, je peux faire un effort...

"j’avais juré de ne faire que des boulots sur lesquels j’aurais un total contrôle et de ne jamais travailler uniquement pour l’argent. »

Le danger du succès est qu'ensuite vous êtes censé pouvoir reproduire ce qui vous y a conduit. Et cette exigence qui pèse sur vous peut se transformer en une terrible pression. [...] Voilà pourquoi je me suis donné tant de mal au fil des années pour ne pas enchaîner trop systématiquement les succès... parce que c'est plus sûr comme ça.

La nécessité rend peut-être ingénieux , mais la contrainte rend efficace.

Mel Brooks m'a donné envie d'être juif

Je crois qu'il existe une corrélation assez évidente entre l'imitation d'un accent et la caricature : les deux s'emparent de traits reconnaissables et les grossissent pour en faire autre chose, et les deux vous permettent de vous évader de vous-même sans trop avoir à révéler de votre véritable personnalité.

J'ai toujours rêvé d'avoir des cicatrices, mais le fait est que je n'en ai pas. À y réfléchir, c'est sûrement pour ça que j'ai dû me lancer dans le cinéma : pour y acquérir les profondes blessures émotionnelles et spirituelles dont mon enfance outrageusement heureuse m'avait si cruellement privé.

J’aime faire le show, et ça ne me dérange pas de me ridiculiser ni de jouer des personnages grotesques, mais je n’ai jamais été à l’aise pour révéler la sensibilité ou les émotions plus subtiles qui pourraient bien -ou pas - être enfouies plus profondément en moi. C’est le puits dans lequel un bon acteur est prêt à descendre pour en exposer le contenu au monde. Je préfère me cacher derrière un masque ou un dessin.

Voici mes croquis pour une attraction de parc à thèmes. Elle devait s'appeler "THE BODY RIDE" [...]. Quand on m'a demandé de concevoir une attraction, j'ai eu cette idée là, inspirée par le système digestif humain… Alimentaire, mon cher Watson. Malheureusement -quoique sans grande surprise-, le parc Wonderworld ne vit jamais je jour.
Peut-être pas si malheureusement que ça, mon croquis de la dernière partie de l'attraction semble perdu pour la postérité, si bien que les lecteurs ne pourront qu'imaginer par quel orifice les clients étaient censés ressortir.

"Je suis devenu cinéaste pour acquérir les profondes blessures émotionnelles et spirituelles dont mon enfance outrageusement heureuse m’a si cruellement privé».