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Critique de April-the-seven


En voyant ce roman, son titre accrocheur et son résumé plus que prometteur, je me suis fait la réflexion qu'il ne fallait pas que je passe à côté. Les romans qui allient les enquêtes policières à la psychologie ont tendance à beaucoup me plaire. C'était donc avec beaucoup d'entrain que j'ai entamé ma lecture. Malheureusement, Thérapie du crime m'a laissée partagée.

Alice est une sexologue connue pour ses méthodes de travail singulières. Elle partage son temps entre sa profession qui la passionne et son fils Hugo dont elle a la garde partagée. de son côté, Xavier travaille pour la police et enquête sur une affaire de meurtres non résolus. Il en a la certitude, tous sont liés et convergent vers une seule et même cible : un des patients d'Alice. le seul petit problème dans l'équation, c'est qu'Alice est son ex et Xavier aurait préféré ne pas avoir à travailler avec elle.

Au premier abord, Thérapie du crime semblait réunir toutes les qualités que j'attendais d'un bon thriller. Une histoire à deux voix, écrites par deux auteurs dont les plumes se marient à merveille, ça promettait du lourd. le problème c'est que je n'ai pas trouvé ce que j'étais venue chercher.

Pourtant, le début commençait bien, car les séances menées par Alice s'avèrent cocasses, décalées et pleines de promesses. J'ai pourtant légèrement déchanté en voyant que l'intrigue – si elle était mise en place assez tôt – tardait à avancer, donnant plutôt la part belle à la relation amoureuse entre Alice et Xavier.

Cette relation m'a paru de trop dans l'histoire, et un brin téléphonée. Elle éveillait mon intérêt au début, mais la raison pour laquelle ces deux-là se sont séparés est arrivée si vite que ma curiosité s'est rapidement atténuée. Leur petit jeu du chat et de la souris m'a plus ennuyée qu'autre chose, avant tout à cause du tempérament de Xavier Capelle. Celui-ci est l'archétype même du policier bad boy. Je n'ai pas du tout accroché, le trouvant trop dans la surenchère.

Si j'ai eu tant de mal à me retrouver dans les héros, c'est parce que leur comportement m'a parfois paru illogique. Ils peuvent être focalisés sur l'enquête et l'importance de coffrer le meurtrier en séries, et l'instant d'après accaparés par leurs hormones en ébullition. Il n'y a rien de plus inapproprié au vu de la situation.

Il faut bien attendre 200 pages pour voir l'enquête avancer. Avant ça, on retrouve surtout des atermoiements inutiles, qui n'apportent pas grand-chose à la trame. Même l'histoire d'amour et la rupture qu'elle a impliquée manquent d'approfondissement. Et c'est bien le problème, en définitive. C'est à la fois lent (dans l'évolution de l'enquête policière) et rapide (dans la construction des personnages). Un peu comme si le livre avait été écrit trop vite.

J'aime les thrillers qui me scotchent à ma chaise, où le tueur n'est pas celui que l'on croit et où l'intrigue nous balade et nous trompe sans arrêt. Je n'ai rien trouvé de tout ça et je pense que c'est essentiellement une affaire de goûts. Malgré ses qualités, ce roman n'a répondu à aucune de mes attentes.

Concernant le tueur présumé, j'ai apprécié la manière dont il est mis en scène. L'histoire qui se tisse autour de lui est digne d'intérêt et les scènes dans lesquelles on le voit apparaître ne manquent pas d'un certain panache. Mais encore une fois, très rapidement, ses contours se floutent et il devient moins fascinant ; pour la simple et bonne raison que les auteurs nous disent plutôt qu'ils nous montrent. On est donc mis devant les faits accomplis, tout est déjà réglé comme du papier à musique et l'effet de surprise est… inexistant.

J'ai également repéré pas mal d'éléments introduits dès le début, mais à peine exploités par la suite (ou alors évoqués, mais sans qu'ils ne se greffent correctement aux intrigues du roman) : le fils de Xavier et leur relation houleuse, le sixième sens exacerbé de Xavier qu'on ne retrouve plus passé quelques pages… D'où ma question : une suite est-elle prévue ?

Jusque dans les derniers chapitres, j'espérais des retournements de situation inattendus, mais mes espoirs ont été déçus. Et si les dernières lignes du roman sont accrocheuses, j'ai néanmoins été passablement déçue par la scène finale, expédiée bien trop rapidement à mon goût. Les choses me paraitront bien évidemment différentes si Thérapie du crime est le premier tome d'une série. Dans le cas contraire, c'est un choix que je ne comprends pas.

En résumé, je me suis ennuyée avec cette lecture. Thérapie du crime est un livre qui se lit, pas désagréable en cette période estivale pour ceux qui recherchent quelque chose de léger mais pas trop, cependant il ne marquera pas mon esprit. Il n'aurait pas souffert de quelques pages en plus, afin d'affiner davantage les profils psychologiques des personnages et ainsi donner plus d'envergure à l'intrigue.


Lien : https://april-the-seven.weeb..
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