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Critique de ithaque


Quand on a adoré un livre, on est irrésistiblement tenté de s'emballer sur sa critique, risquant ainsi de faire miroiter de divines oasis regorgeant d'outres plantureuses, gorgées de nectars infinis, pour d'autres sensibilités que la nôtre et donc d'autres attentes, d'où cruelles déceptions.

Je tenterais donc le braquet en-dessous pour vous parler de ce que j'ai : adoré, (ou "particulièrement apprécié", en se résignant à des précautions oratoires.)

Pour la somme profondément ridicule de 23 misérables euros (ou pour peau de balle dans toute bonne médiathèque) vous pourrez lire 200 pages fantastiques ("particulièrement intéressantes", en langage diminué, auquel je ne me résigne pas), orchestrées par un couple de génies ("très bons auteurs ") italiens, Gipi et Critone (oui, génies ! Maestro…).


Nous sommes il y a fort longtemps, mais les hommes y sont les jouets d'intemporels ballets, hélas bien connus, rythmés par la partition d'airain de la naissance et de la fortune ainsi que par les lois plus fantasques du hasard et de la bonne fortune. L'amour se réservant néanmoins la part du lion, au mépris du PIB personnel ou de toute autre prérogative gonflée à l'hélium du pouvoir.


Par son aspect poussinesque marqué, le jeune et frêle Aldobrando convoque des bouffées adoptives si vous êtes un brin mère poule ou père pélican ; on n'aura de cesse qu'il se sorte de toutes les situations où il va se fourrer, guidé par une loyauté et une candeur peu compatibles avec cet univers si banalement régi par les hyènes.

D'autres personnages magnifiques nous transportent dans la chaleur réconfortante du royaume du bien, les auteurs assumant pleinement un univers où le mal sous toutes ses formes finit en vermisseau courbaturé et anémique, en dépit de toutes nos craintes les plus légitimes. On en ressort huilé de bien-être, un sourire dalaïlamesque aux lèvres et le cerveau vidangé de tous ses miasmes prosaïques.


La subtilité est reine dans l'expression des visages et dans de nombreux retournements de situations et de caractères.
La beauté d'âme d'Aldobrando irradie doucement mais inexorablement et brise la coque des carnes les plus accomplies, dégelant en eux le ruisselet puis le fleuve de la conscience de l'autre.


Réussissant tranquillement à faire du neuf avec des vieilles lunes, les auteurs nous panent dans la chapelure du féerique (ayest je m'emballe encore, donc : "nous convainquent très sûrement") et nous font pâmer d'aise, pour une longue séance de béatitude.
"C'est très réussi" . Non, c'est génial ! :)
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