Le veilleur

...la mort douce n’existait pas.  Ce que l’on peut souhaiter de mieux, avait-elle déclaré un jour à sa classe, c’est de perdre connaissance à cause de la douleur et de mourir avant de se réveiller.

Elle avait au moins quinze ans de moins que lui. Ce n’était pas ce qu’il aurait pu appeler une beauté et néanmoins elle avait quelque chose. Les types de la salle de rédaction l’aimaient bien, et c’était l’une des raisons pour laquelle elle faisait bien son boulot. Il ne s’agissait pas simplement du rapport habituel de séduction entre un homme et une femme : ils la trouvaient vraiment sympathique. Et la réciproque était vraie. Mais il ne voulait pas travailler en collaboration trop étroite avec elle, pas sur cette affaire.

Les criminels se voient comme des hommes qui essayent simplement de se venger en inventant des griefs contre leur victime, ou contre leurs parents, contre le sexe opposé ou contre les gens de pouvoir, ou encore contre l’univers.

Il y a des choses que l’on ne peut accepter, des pertes auxquelles on ne peut se résigner pour repartir ensuite à zéro.

...les hommes ignoraient la douleur et s’absorbaient dans le travail.

Je ne cherche pas à vous tirer les vers du nez. Sinon j’aurais envoyé un journaliste.