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Critique de TerrainsVagues


« Mon ami Roland était échoué sur le carrelage de Saint-Jean depuis l'enfance. Il fut l'artisan de notre rencontre en 1987. Il bougeait encore les doigts d'une main droite qui commençait à s'engourdir. Il était en sursis depuis plusieurs années et sa survie était exceptionnelle. Il ne voulait plus « voyager » seul, les yeux clos. Je l'ai donc « emmené » là où j'allais en écrivant des lettres que vous lirez peut être. Nous avons partagé mes voyages jusqu'à sa mort, en 1997. Il avait cinquante trois ans. »


B.

Etrange impression que de lire un courrier qui ne m'était pas destiné, un brin voyeur et puis…
Et puis après tout, c'est toi qui l'a mise en partage cette correspondance, comme un témoignage, comme une déclaration d'amitié, une déclaration …d'Amour. J'y suis donc allé sans gêne.

J'ai lu tes lettres B. Tout lu, dévoré, absorbé, j'ai dégusté sans laisser la moindre miette. J'ai bu tes mots, infusés, décoctés. Un shoot en intraveineuse… quel pied !!!
Tout comme R j'ai aimé te suivre toi le marin à l'encre. Je me suis laissé dériver entre terres et mers au gré de tes voyages, au gré de tes souvenirs.
J'ai fait le tour du monde, fais des rencontres qui m'ont touché. J'ai vécu des paysages. J'ai perçu toutes ces odeurs, ces couleurs épicées. J'ai ressenti ces regards, ces âmes. J'ai compris tes lâchetés, tes doutes, tes espoirs, ton Humanité. Tu m'as emmené, avec R, sur tes chemins hors piste.

Encore une fois, comme dans « Les Hommes à Terre », tu m'as remué, tu m'as bousculé. Pour d'autres raisons qui touchent à l'intime, que je ne dévoilerai pas ici, mais les émotions ressenties sont semblables. Ta poésie me bouleverse, ton style cru qui cache tant de pudeur... Il y a du Borhinger en toi et j'aime ces sensibilités là.
Tes mots pour Roland, tes mots pour St-Ex… et puis l'Afrique, et puis l'Amazonie, la terre de feu, Kobé, les îles du pacifique, je n'ai pas envie d'atterrir, je suis si bien là haut…

Voilà déjà cinq ans que tu as rejoint Roland pour un nouveau voyage. Dommage que tu n'ais pas eu un peu plus de temps ici pour donner encore et encore par l'écriture.
Les mots me manquent ou peut être ne veulent – ils pas s'offrir au grand jour mais si je devais te croiser un jour les cieux dans les yeux, fais moi penser à te dire que j'Aime l'Homme que tu es, du moins ce que j'en ai perçu entre tes lignes.

Merci m'sieur et à bientôt.

P.

« Un jour tu m'as écrit, comme ça, comme on écrit au voyageur, pour savoir. Tu m'as lancé une bouée à laquelle tu étais accroché. Je l'ai saisie au passage entre deux vagues. Et puis les années… moi qui bouge, toi qui restes, moi qui bouges, toi qui restes – dix ans ! »

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