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Critique de michfred


Mission de décembre 2019, reportée à  2020 pour cause de pandémie : lire un Giraudeau.
Recommandation spécifique: lire de préférence Les Dames de nage ou Cher Amour.

Mandateur: Pascal alias T.V.,  Grand Maître de la Loge Giraudalcienne.
Lobby : Mosaïque,  Aléatoire, Krout, Bison, Sirenna, frères bernardiens assermentés.

Esprit frondeur: Lolokilipasgiraudeausanreserve.
Esprit recalcitrant: Anne, ma soeur Rabanne qui ne veut pas en lire 

Mandataire: votre servante,  michfred. 
Mission accomplie en juillet 2020.


J'ai donc mis les voiles et emmanché mes rames de galérienne volontaire dans ces Dames de nage-là.

Ho hisse, souquons ferme, et cap vers la haute mer!

Début de voyage houleux, lyrisme à contretemps et route marine brouillée: j'ai dû jeter l'ancre. Attendre que ça se calme. Recalfater ma coque. Repartir.

Passer au large de quelques ilots de narcissisme irritants  -ah les yeux bleus, le matelot à la  belle gueule, le beau gars que guignent toutes les filles et qui tombe les plus troublantes, les plus chaudes, les plus fiévreuses, de la vierge à la pute, du trave' aux yeux de biche  à la diva décatie ...- .
 
Saisir le filin, tenir le cap : chercher Amélie -âme lie,  âme lit, à mes lits, ah m'élit... Bref chercher  la Dame de coeur de ces Dames de nage.

Mais le voyage était un drôle de périple, au gré du souvenir, aux vents du désir, ballotté d'un continent l'autre, au confluent des rencontres, hanté de visages amicaux, bercé de milles récits comme autant de petits îlots en atoll.

Il a fallu accepter de dériver, ne plus faire le point que sur des étoiles fantômes, perdre sa route comme le Manureva.

Et faire escale.

Connaître le doux visage couronné de cheveux blancs de Marguerite à la la croisée de sa fenêtre.  Les affres de Marco-Marcia qui voulut être fille et revoir sa Mamma. La haute silhouette de  Diego, le chef de gare qui fuyait la sienne, de mère, et Ana qui ne voulait plus reprendre son train. L'homme aux mains de pierre et la belle Ysé, amants éternellement contraires.

Rencontrer les amis:  Camille la monteuse de films , discrète et efficace,  grignotée , avant Bernard lui-même,   par l'affreux Crabe,  Jo l'"impératrice" peule, Diego le guitariste chilien et l'ami Michel, le "frère " trop tôt disparu.

 Et Amélie, bien sûr: Amélie perdue depuis l'enfance, Amélie retrouvée dans le kaléidoscope des miroirs d'un café , Amélie perdue encore.

Peut-être pour que Marc-Bernard la cherche indéfiniment.

Accepter de perdre pied, de flotter entre deux eaux, de se laisser capter, envoûter, séduire par ce marin aux yeux bleus un peu trop sûr de son charme mais dont on sent toute la déferlante nostalgie, la gourmandise sensuelle, la soif de vie, alors que déjà la Faucheuse, chevauchant les vagues, suivait à la trace son esquif.

PS. Merci à Faby-la-rochelaise qui m'a mis la rame en mains en me prêtant in situ son précieux livre.


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