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Critique de Petitebijou


J'ai un problème avec Françoise Giroud écrivain : autant la journaliste et la femme politique me semblent avoir brillé par leur audace, autant les quelques ouvrages que j'ai lus sous sa plume d'auteur m'ont souvent déçue et ennuyée.
C'est particulièrement le cas avec « le bon plaisir » : l'histoire a pour cadre le monde du pouvoir politique, que Françoise Giroud dépeint avec un mélange de fascination et de distance, sans jamais réussir à trouver un style ayant un relief plus piquant qu'un classicisme bien sage. le sujet semble avoir écrasé les ambitions de l'auteur.
« le bon plaisir » est celui du président de la république qui se comporte comme un monarque auprès d'une ancienne maîtresse mère de son enfant, qu'il va museler pour la raison d'état.
Le décor se tient principalement dans les ors de la république et des quartiers cossus de la capitale, et, malgré l'intérêt que l'on aurait pu attendre à la lecture d'une étude de moeurs supposée féroce étant donnée la personnalité de l'auteur, l'ennui s'étire au fil des pages, entre scènes convenues d'un mauvais vaudeville qui ne dirait pas son nom et le portrait un peu trop appuyé d'un milieu occulte. Bien que certains personnages ne manquent pas d'originalité (le journaliste, le petit garçon) et la trame du roman de rebondissement, l'ironie est trop souvent absente tant elle est dominée par l'évidente admiration que ressent Françoise Giroud pour ce monde de puissance et d'ambition dévorante.
Le livre fut publié en 1982, à une époque où seuls quelques initiés connaissaient l'existence de Mazarine, fille cachée de Mitterrand, fait dont le lecteur d'aujourd'hui ne pourra faire abstraction.
Il semble manquer à Françoise Giroud la concision dont elle faisait preuve magistralement dans ses billets pour l'Express. le récit est classique, les mots dilués dans des phrases un peu trop plates. de temps en temps, une formule claque comme une citation définitive, on en devine presque les guillemets. Françoise Giroud glisse ainsi quelques jugements péremptoires sur les arcanes du pouvoir, et on doit reconnaître qu'elle a un certain talent pour croquer les élus abusant de leurs privilèges, les compromis et bassesses, souligner parfois leurs travers d'êtres humains qui ont fini par se confondre avec leur fonction.
Au final, le livre se lit rapidement, sans qu'il en demeure un souvenir impérissable.
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