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Critique de Jazzynewyork




” Mais cette maison donne vraiment l'impression d'avoir abrité en elle le coeur de Lear. Pas étonnant qu'il ait quitté New York. C'était sa ruche, sa tanière, et que les pièces soient toutes de taille modeste rendait l'endroit rassurant. Lear ne voulait ni d'un palais ni d'une villa ni d'un presbytère, il voulait un havre de paix, une retraite de tous les jours, la cellule d'un moine, le terrier d'un blaireau. “ 



Suite à un banal accident, Morty Lear, auteur estimé de livres pour enfants, meurt. Tomasina Daulair son assistante hérite de tous ses biens : sa belle maison dans le Connecticut, mais aussi la lourde gestion de son patrimoine artistique. Au fil des années une véritable amitié s'était tissée entre eux. Elle vivait auprès de lui, et cette mort soudaine laisse une douleur vive et un vide immense.


” Elle doit se rappeler qu'il n'y a pas de Morty à chercher. “ 


Morty semblait marqué par son étrange jeunesse et très ébranlé par la perte de son amant emporté par le sida. Il s'était entièrement reposé sur Tommy jusqu'à ne plus pouvoir se passer d'elle, et c'est ainsi qu'elle lui consacra toute sa vie et ne vécu qu'à travers lui. 


Lorsqu'un célèbre acteur engagé pour incarner Morty se présente, Tommy et lui sont amenés à fouiller dans les affaires très personnelles de Morty.


” Tout autour de lui – sur les murs, sur les surfaces des tables, sans nul doute dans les nombreux tiroirs et meubles de rangement – ce sont des centaines, probablement des milliers d'objets définissant une vie. Pas juste n'importe quelle vie, et pas juste la vie d'un homme célèbre, mais la prochaine vie que Nick endossera tel un costume magistralement taillé. Un rôle sur mesure. ”


Certaines découvertes plutôt surprenantes amènent Tommy à s'interroger, connaissait-elle vraiment l'homme dont elle partageait la vie depuis quarante ans ?



“ Non, je ne me vois pas comme un conteur. (...) Je me vois comme quelqu'un qui fabrique des histoires – un bâtisseur, un maçon. Chaque décision que prennent mes personnages est une brique, chaque relation une couche de mortier. Les dessins que je fais ? Des fenêtres et des portes. Si, quand j'ai fini, les lumières s'allument et que le toit ne fuit pas, j'ai de la chance. Je suis chez moi. ” 


Ce que j'en dis :

Si Morty ne se voit pas comme un conteur il en est tout autrement pour Julia Glass qui s'avère être une formidable raconteuse d'histoire. 

À travers cette magnifique fresque qui nous révèle l'univers d'un écrivain dessinateur pour enfants, on découvre également l'envers du décor et les multiples facettes qui se cachent derrière la création d'un livre. 

L'écriture et le dessin permettent parfois d'exorciser des traumatismes liés à l'enfance.
Des blessures difficiles qui ne se referment jamais tout à fait. 
Avec style et tout en finesse elle aborde différents thèmes tels que l'amitié, l'amour, la passion du métier d'écrivain illustrateur, le dévouement, la famille, le deuil, les souvenirs, les relations au milieu d'une nature omniprésente. 


Tout comme pour Morty Lear, La maison dans les arbres est un livre à apprivoiser tranquillement pour l'apprécier à sa juste valeur. 
Un récit qui m'a charmé par sa plume touchante et délicate.
Une fiction extraordinaire où les personnages magnifiquement incarnés nous offrent un regard profond sur l'âme humaine. 


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