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Critique de de


Mondialité et processus de créolisation

Je ne saurais rendre compte de toute la richesse des dialogues, mes connaissances dans le domaine philosophique étant trop parcellaires. Je me contenter de souligner quelques analyses et développements de la pensée d'Edouard Glissant.

Avant d'expliquer la notion de mondialité, l'auteur analyse la globalisation, « la globalisation est une réduction à l'uniformité par la base, et toute humanité réduite à une uniformité par la base est une humanité infirme ». Il refuse de lutter contre cette globalisation par la revendication « des qualités spécifiques et de la particularité », par un principe d'enfermement. Il met au centre de sa pensée la relation, « La mondialité est le sentiment imaginaire que l'on ne peut multiplier les diversités qu'en les mettant en relation les unes aux autres ». Il précise : « dans un système de relation, il n'y a pas lieu de dépasser tous les particuliers ; il y a lieu de les mettre en contact dans des conditions d'égalité, de justice et d'équilibre »…

Mondialité et archipel, « l'une des caractéristique de l'archipel, c'est que vous pouvez le parcourir et qu'à un certain moment, vous puissiez vous trouver à un point de cet archipel sans être dans tout l'archipel, sans que ce soit gênant », politique decentrée, discontinuité, « la pensée de l'archipel est une pensée tremblante »…

L'auteur insiste sur l'étranger, « l'étranger, c'est celui dont j'ai besoin pour changer en échangeant, tout en restant moi-même », la créolisation, « La créolisation c'est la réunion d'éléments culturels absolument hétérogènes les uns par rapport aux autres sans domination », l'indépendance dans l'interdépendance…

L'auteur aborde, entre autres, les lieux fermés « comme constituant en soi une unité fermée et close », la balkanisation des Caraïbes par les colonisateurs, l'inattendu et l'imprévisible, l'imprédictible, l'universel, « L'universel est une espèce de méli-mélo où tout le monde s'indiffère l'un par rapport à l'autre », les langues comme interfaces des imaginaires de l'humanité, le jazz, « le jazz est un art de la trace, c'est-à-dire que ce n'est pas un art littéral, ce n'est pas un art analogique », l'historicisation de l'espace et la notion d'espace-temps, la citoyenneté comme lieu commun de la relation, l'esthétique, la mémoire, les singularités historiques, la responsabilité « de ce qui se passe maintenant » et non pour ce qui s'est passé avant…

Je souligne ses critiques de la filiation et son instance sur la digenèse, « l'origine est multiple », de la mondialisation, « on ne peut combattre les effets pervers de la mondialisation que par une poétique de la mondialité », de l'assimilation et de l'intégration, de l'identité, « les dimensions de son être ne pas réductibles à un seul enfermement », la tour d'ivoire de l'apartheid, de l'identité nationale, « La définition de l'identique se fonde souvent sur l'exclusion du différent et le rappel à des appartenances communautaires »…

D'autres analyses me semblent plus que discutables. Quoiqu'il en soit, il faut aussi reconnaître le pouvoir émancipateur de la langue du philosophe-poète. Ces conversations donnent à penser l'ouverture, les relations, les possibles… contre les figés de toutes sortes.

« Celui qui est à l'autre bout de l'infini de la relation est aussi proche de moi que celui qui est à coté de moi »
Lien : https://entreleslignesentrel..
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