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Critique de Carolina78


« le froid saisit le garçon à la descente du train ».

Nous voici en route pour l'île haute avec un garçon de douze ans qui arrive avec une bonne soeur, manque de chance, à cause d'une avalanche, le train s'arrête deux stations avant, il va falloir faire le trajet sous la neige, ce qui n'est pas une mince affaire pour ce petit parisien, qui n'a jamais mis les pieds à la montagne !

Il suit l'empreinte de cet homme qu'il ne connait pas, il ne sent plus ses pieds, ni ses mains, il traverse un tunnel, il glisse, escalade, la nuit tombe… Il vient soigner son asthme est-ce la vraie raison ? Car pourquoi doit-il renoncer à son identité, Vadim Pavlevitch, se faire passer pour Vincent Dorselles ?

Ils arrivent à une ferme où l'accueil est chaleureux.

Vadim vient de subir un déracinement violent, il a quitté sa famille, ses repères, l'appartement des Battignoles, il est entrainé dans un tourbillon dont il ne saisit pas les tenants et les aboutissants mais la montagne le sauve, annihile sa capacité de réflexion, il est sous le coup de l'émerveillement, de l'extase.

« La montagne se dresse à contre-jour dans le ciel vert. Ce n'est plus le dôme d'un palais, se dit le garçon, c'est une île, une île dans la neige. Une île haute ». (p.40)

Valentine Goby nous brosse un portrait saisissant de la vie dans une ferme à la montagne. Elle exalte l'éveil des sens et aborde avec sensibilité le passage de l'enfance à l'âge adulte. Sur ce chapitre, je vous invite à vous reporter à la critique de Chrystèle, @hordeducontrevent, qui a signé un de ses sublimes billets, où la plume sensible et subtile fait vibrer les épiphanies.

Voyelles de Rimbaud est souvent évoqué pour dresser des correspondances entre les lettres et les couleurs.

Beaucoup de lyrisme, une belle écriture qui masque la toile de fond, la guerre qui bat son plein.

Je ne me suis pas attachée aux personnages et me demande si la psychologie en fonction des âges de Vadim 12 / 13 ans et de Moinette, 10 ans est plausible.

Les enfants à cette époque feraient toutes sortes de tâches à la ferme. C'est Moinette qui forme Vadim.

« Moinette regarde Vincent partir, dépitée, elle aurait voulu venir mais son père a refusé. Il y a les bêtes à s'occuper, il dit et le col est un travail d'homme. N'importe quoi, sûr que Moinette qui soulève seule des marmites, des tommes, des hottes pleines de terre et des bûches pour le poêle pellerait dix fois mieux que Vincent ». (p.130)

« Toute la jeunesse est à la Poya. Les plus petits bergers on six, sept ans. » (p.148).

J'ai du mal avec le contraste bucolique premiers émois et le tragique arrière-plan qui est occulté.

J'ai contemplé l'île haute comme un beau tableau.

Je suis dans un cycle Valentine Goby. Elle est en résidence d'écriture dans mon réseau de médiathèques. Je m'apprête à la rencontrer samedi 25 mai. J'aurais plein de questions à lui poser, dont notamment pourquoi à deux ou trois reprises le « tu » (s'adressant à Vadim), se substitue au « il » point de vue de Vadim.
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