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Critique de GeorgesSmiley


Tout ce que j'aime :
Un cadre qui fait voyager : Rhodes en novembre, sans autre touriste que l'héroïne du titre, le silence lourd et menaçant du sommet du Prophitis Ilias, l'attente du retour de la jeune fille, prélude à sa disparition. La campagne anglaise et ses petites villes médiévales dans un rectangle reliant Oxford, Bristol, Plymouth et Portsmouth ; on arpente les collines des Cotswolds et on fait halte à Swindon en savourant une bière au Goddard Arms dont on peut admirer (sur google maps) l'intérieur bien décoré de bois blond et la façade telle que décrite dans le roman (« typiquement anglaise à la façade couverte de lierre »)
Des personnages : le héros qui, soupçonné d'être responsable de cette disparition alors qu'il pensait avoir fait la dernière belle rencontre de sa vie, cherche à sauver ce qui peut encore l'être en se demandant pourquoi il n'est plus « un garçon courageux et débrouillard, à l'esprit vif, qui fait honneur à son école et à sa famille » comme l'écrivait le journal local l'année de ses treize ans.
Il y a aussi l'héroïne disparue, qu'on espère, avec Harry, retrouver vivante et qu'on croit reconnaître dans les rues de Lindos. Et aussi : les anciens associés du héros qui l'ont trahi, un policier grec amer et soupçonneux, l'ami fidèle qui a réussi dans la politique et qui le soutient, deux femmes qui se qualifient elles-mêmes de garces, une troisième qui ne le dit pas mais fait ce qu'il faut pour qu'on y pense, deux infirmes, des anciens d'Oxford, un psychiatre inquiétant, une secrétaire bien intentionnée et des menaces rédigées en grec.
Des sentiments forts : amitié, fidélité, trahison, pardon, amour, désir, vengeance, illusions perdues.
Et une intrigue : complexe, sans hémoglobine mais pas sans tension ni peur. Tout commence par une longue attente et un silence oppressant. L'héroïne est-elle morte ? Si oui, qui l'a assassinée, le héros peut-être. Il s'agit d'un vaste puzzle dont chaque pièce nouvelle, livrée au compte-goutte au fil des 65 très courts chapitres, est destinée à égarer un peu plus le lecteur tout en lui permettant de penser qu'il se rapproche de la vérité.
Un coup de théâtre qui opère comme un coup de poing à la page 570, l'angoisse monte, le danger se rapproche, ça va mal finir, on pense avoir tout compris…et puis non, l'intrigue repart, de nouvelles surprises nous tiennent en haleine jusqu'à la fin.
Un régal qui incite à dévorer l'ensemble de l'oeuvre de Robert Goddard…mais commencez donc par le Mont Prophitis Ilias à Rhodes…et tournez les pages…
« Si elle revenait maintenant, ou même dans cinq minutes, tout irait bien. Il pourrait mettre sur le compte d'un excès de silence et de solitude l'impression confuse qu'il ne la reverrait peut-être jamais…Le silence absolu qui régnait en ce lieu y était pour beaucoup. Un silence qui avait attendu qu'ils descendent de voiture, claquent les portières puis s'avancent au coeur de la forêt, pour s'imposer à eux au point que, intimidés, ils s'étaient mis à parler à voix basse. Un silence que l'hôtel déserté et les maisons en ruine semblaient amplifier. Un silence total que même la nature respectait car, ici, aucun souffle de vent ne passait entre les arbres, aucun oiseau ne chantait dans les feuillages, pas un écureuil ne courait de branche en branche ».
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