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Critique de jeandubus


Le retour

Comme les whiskies single malt, les romans de Robert Goddard en dehors d'être des whiskies, ont tous un nez, une bouche et un final particulier. Sur la seule petite île d'Islay (Hébrides écossaises),on trouve au moins une dizaine de distilleries les pieds dans la mer ou près d'un loch. Chaque cuvée est différente. Caol Ila fin et subtil est bien différent de Port Ellen très tourbé comme Lagavulin ou Ardbeg mais proche au fond de Buhanabain. Comptez aussi avec le « cask » de vieillissement qui peut être un ancien tonneau de sherry ou de rhum.

J'ai laissé vieillir « le retour » dernier opus récemment traduit. La version poche est moins lourde à manipuler et moins chère. Et sans doute meilleure du désir que j'avais de la lire. Un peu comme quand j'achète mes malts moitié prix sur le ferry de Zeebrugge à Hull.

Je m'attendais à quelque chose dans ces gouts là et bien sûr, Goddard, qui se prend de de plus en plus pour Daphné du Maurier nous emmène dans les Cornouailles. Un récit linéaire et enivrant couvrant la totalité du vingtième siècle : Une famille corrompue, un héros héroïque et opiniâtre, des trahisons, des mensonges, L'Angleterre en somme, en ce qu'elle a de commun avec la France provinciale bourgeoise et guindée d'avant-guerre (et d'après) génératrice de crimes et de profits, d'égoïsme et de mépris.

Rien d'inattendu par rapport aux romans précédents. Pourquoi cela devrait-il en être autrement d'ailleurs... Mais cela fonctionne très bien et on déguste avec grand plaisir cette littérature luxueusement captivante, limite chichiteuse mais avec de très belles métaphores. A tel point que la traductrice dans sa robe à fleur et les lèvres en cul de poule n'ose pas traduire correctement une partie de billard : « Mon père, qui visait une bille avec sa canne, se redressa pour me regarder »
Evidemment, « mon père qui visait une boule avec sa queue, se dressa pour me regarder » aurait eu une autre allure !

En fait mon whisky préféré vient de l'île de Skye : Talisker est suavement robuste et chaud et long en bouche et câlin,.. Et c'est en plus un bon souvenir.

De tout cela, ce « retour » en manque un peu.

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