Ce qui frappe de la première ligne à la dernière, c'est la capacité de l'auteur à faire naitre un monde et à l'animer (au sens de lui donner une âme). Les personnages sont fins, suffisamment troubles pour n'en être que plus réels.
Le récit fluide que nous livre ici
Fred Godefroy oscille entre science-fiction pré-apocalyptique, dystopie et fable philosophique. Car derrière le verbe direct et la vivacité du récit se dessine le parcours initiatique d'une époque et des êtres qui la peuplent.
L'Entité fait partie de ces romans qui se dévorent et livrent leur plein sens bien des jours (voire semaines) une fois le volume achevé. Indice d'une oeuvre accomplie, le récit marque. du parcours quasi-mystique de
Stan à la figure de passeur de lumière de
Théophile, l'auteur fait du lecteur son invité puis son personnage même, tant la réalité a tendance à se tordre aux dimensions multiples du monde protéiforme de l'Entité.
L'hommage à Walden de Thoreau et à la République de Platon est à peine voilé et accompagne -en filigrane- cette lecture que je recommande chaudement.
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